L'autobiographie
La Joconde, musée du Louvre.
Les textes autobiographiques sont écrits à la première
personne du singulier :l’auteur est lui-même
le narrateur et le personnage principal.Il raconte
sa vie et les événements qui l’ont marqué dans un
récit qui porte sur le passé.
Son ambition est la reconstitution sincère de sa
vie personnelle.
Les principaux critères de l’écriture autobiographique :
- le récit à la première personne (je), l’auteur, le narrateur et le protagoniste sont une seule et même personne ;
- le récit est rétrospectif : l’écriture autobiographique intervient après l’événement. Les temps verbaux utilisés sont le passé et le présent (par exemple, l’auteur peut porter un regard d’adulte sur l’enfant qu’il était) ;
- l’écriture autobiographique suppose une réflexion approfondie sur le moi : l’autobiographie retrace la genèse d’une individualité.
- l’autobiographie est généralement en prose, mais il existe des écritures autobiographiques en vers (Queneau, Chêne et chien, Roubaud, Quelque chose noir, etc.).
«À l'intérieur et sous la peau.»
Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature; et cet homme ce sera moi.
Moi seul. Je sens mon cœur et je connais les hommes.
Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus; j'ose croire n'être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m'a jeté, c'est ce dont on ne peut juger qu'après m'avoir lu.
Jean-Jacques Rousseau, Les confessions, I,1,1782 (publiées
après sa mort).
Rousseau présente son ouvrage comme unique.
«une entreprise qui n'eut jamais d'exemple
Texte qui annonce le projet autobiographique. Il révèle certains aspects de la personnalité de son auteur. Un document capital sur l'orgueil et la recherche de la sincérité de Rousseau.
narrateur = auteur = personnage
2 - Citoyen : on était citoyen de Genève si l'on était fils de bourgeois et né dans la ville.
3 - Ministre : au sens religieux, le ministre est celui qui sert Dieu. Il est responsable du culte divin.
4 - La Treille : la promenade de la Treille près de la cathédrale à Genève.
LIVRE PREMIER
1712 - 1728
Je suis né à Genève, en 1712 d'Isaac Rousseau, Citoyen (2), et de Susanne Bernard, Citoyenne. Un bien fort médiocre, à partager entre quinze enfants, ayant réduit presque à rien la portion de mon père, il n'avait pour subsister que son métier d'horloger, dans lequel il était à la vérité fort habile. Ma mère, fille du ministre (3) Bernard, était plus riche : elle avait de la sagesse et de la beauté. Ce n'était pas sans peine que mon père l'avait obtenue. Leurs amours avaient commencé presque avec leur vie ; dès l'âge de huit à neuf ans ils se promenaient ensemble tous les soirs sur la Treille (4) ; à dix ans ils ne pouvaient plus se quitter. La sympathie, l'accord des âmes, affermit en eux le sentiment qu'avait produit l'habitude. Tous deux, nés tendres et sensibles, n'attendaient que le moment de trouver dans un autre la même disposition, ou plutôt ce moment les attendait eux-mêmes, et chacun d'eux jeta son cœur dans le premier qui s'ouvrit pour le recevoir. Le sort, qui semblait contrarier leur passion, ne fit que l'animer. Le jeune amant ne pouvant obtenir sa maîtresse se consumait de douleur : elle lui conseilla de voyager pour l'oublier. Il voyagea sans fruit, et revint plus amoureux que jamais. Il retrouva celle qu'il aimait tendre et fidèle. Après cette épreuve, il ne restait qu'à s'aimer toute la vie ; ils le jurèrent, et le ciel bénit leur serment.
Gabriel Bernard, frère de ma mère, devint amoureux d'une des soeurs de mon père; mais elle ne consentit à épouser le frère qu'à condition que son frère épouserait la soeur. L'amour arrangea tout, et les deux mariages se firent le même jour. Ainsi mon oncle était le mari de ma tante, et leurs enfants furent doublement mes cousins germains. Il en naquit un part et d'autre au bout d'une année; ensuite il fallut encore se séparer.
Mon oncle Bernard était ingénieur: il alla servir dans l'Empire et en Hongrie sous le prince Eugène. Il se distingua au siège et à la bataille de Belgrade. Mon père, après la naissance de mon frère unique, partit pour Constantinople, où il était appelé, et devint horloger du sérail. Durant son absence, la beauté de ma mère, son esprit, ses talents, lui attirèrent des hommages.
Les Confessions (Livre premier) de Jean-Jacques Rousseau
2 - Citoyen : on était citoyen de Genève si l'on était fils de bourgeois et né dans la ville.
3 - Ministre : au sens religieux, le ministre est celui qui sert Dieu. Il est responsable du culte divin.
4 - La Treille : la promenade de la Treille près de la cathédrale à Genève.
Simone DE BEAUVOIR
Essayiste et romancière, Simone de Beauvoir (1908-1986) a exercé une grande influence après la Seconde Guerre mondiale, notamment en défendant l'émancipation de la femme. Les Mémoires d'une jeune fille rangée (1958) retracent son itinéraire intellectuel et moral à travers le récit de son enfance et de son adolescence
Je suis née à quatre heures du matin, le 9 janvier 1908, dans une chambre aux meubles laqués de blanc, qui donnait sur le boulevard Raspail. Sur les photos de famille prises l'été suivant, on voit de jeunes dames en robes longues, aux chapeaux empanachés de plumes d'autruche, des messieurs coiffés de canotiers1 et de panamas2 qui sourient à un bébé : ce sont mes parents, mon grand-père, des oncles, des tantes, et c'est moi. Mon père avait trente ans, ma mère vingt et un, et j'étais leur premier enfant. Je tourne une page de l'album ; maman tient dans ses bras un bébé qui n'est pas moi ; je porte une jupe plissée, un béret, j'ai deux ans et demi, et ma soeur3 vient de naître. J'en fus, paraît-il, jalouse, mais pendant peu de temps. Aussi loin que je m'en souvienne, j'étais fière d'être l'aînée : la première. Déguisée en chaperon rouge, portant dans mon panier galette et pot de beurre, je me sentais plus intéressante qu'un nourrisson cloué dans son berceau. J'avais une petite sœur : ce poupon ne m'avait pas.
De mes premières années, je ne retrouve guère qu'une impression confuse : quelque chose de rouge, et de noir, et de chaud. L'appartement était rouge, rouges la moquette, la salle à manger Henri II, la soie gaufrée4 qui masquait les portes vitrées, et dans le cabinet de papa les rideaux de velours ; les meubles de cet antre5 sacré étaient en poirier noirci ; je me blottissais dans la niche creusée sous le bureau, je m'enroulais dans les ténèbres ; il faisait sombre, il faisait chaud et le rouge de la moquette criait dans mes yeux. Ainsi se passa ma toute petite enfance. Je regardais, je palpais, j'apprenais le monde, à l'abri.
1 - Canotiers : chapeaux de paille.
2 - Panamas : chapeaux de paille importés de Panama.
3 - Hélène, surnommée Poupette.
4 - Soie gaufrée : tissu de soie décoré de motifs en relief.
5 - Antre : caverne, refuge.
Simone DE BEAUVOIR, Mémoires d’une jeune fille rangée, Éditions Gallimard, 1958.
Pourquoi un écrivain se lance-t-il dans l’écriture
autobiographique ? Quels sont les enjeux principaux
du projet autobiographique ?
Tout d’abord, l’auteur peut avoir la volonté de trouver un sens à l’existence / à son existence. L’écriture de soi peut également avoir pour motif une nostalgie du passé : l’écriture permet alors de revivre un événement du passé (l’enfance, par exemple) ou de s’en débarrasser une fois pour toutes. Parfois, il peut s’agir d’une volonté de triompher du temps et de la mort : l’auteur laisse alors une trace de lui, de ce qu’il a vécu, aux générations futures. Un écrivain désire souvent se justifier, s’expliquer sur certains points de sa vie ou de son œuvre et, très souvent, il souhaite seulement laisser un témoignage de son époque et de son expérience.
Nathalie SARRAUTE
J’ai été malade… une de ces maladies sans gravité, mais contagieuse… étaitcela varicelle ? la rubéole ? Dans ma chambre, un peu assombrie par un grand
arbre, avec une porte ouvrant sur celle de maman, je suis couchée dans mon petit lit contre le mur du fond, je reconnais que j’ai beaucoup de fièvre à la présence…
ils ne manquent jamais d’être là quand mon corps, ma tête brûlent… des petits bonshommes déversant sans fin des sacs de sable, le sable coule, se répand
partout, ils en déversent encore et encore, je ne sais pas pourquoi ces monceaux
de sable et l’agitation de ces petits gnomes me font si peur, je veux les arrêter, je veux crier, mais ils ne m’entendent pas, je n’arrive pas à pousser de vrais cris.
Quand la fièvre est tombée, je peux m’asseoir dans mon lit… Une femme de chambre envoyée par ma tante fait le ménage, refait mon lit, me lave, me coiffe, me donne à boire, me nourrit…Maman est là aussi, mais je ne la vois qu’assise à la table en train d’écrire sur d’énormes pages blanches qu’elle numérote avec de gros chiffres, qu’elle couvre
de sa grande écriture, qu’elle jette par terre à mesure qu’elle les a remplies. Ou alors maman est dans un fauteuil en train de lire…
Nathalie SARRAUTE, Enfance,Éditions Gallimard, 1983
On était en janvier et dehors, dans la cour triste de ciment gris du
grand lycée, le givre avait blanchi les branches des arbres nus.
J’étais assis au cinquième rang de la classe
d’anglais. Le professeur nous faisait réviser un texte lorsque la porte
s’ouvrit. Deux hommes sont entrés, banalement vêtus, apportant avec eux une
bouffée de cet air glacé qui filtrait déjà à travers les fenêtres mal isolées
du vieil établissement. J’ai tout oublié de leur nom, leur âge, et jusqu’à leur
fonction, mais je sais, trente ans plus tard, que leur entrée ce matin-là dans
notre classe, était à l’origine du premier grand
tournant de ma vie.
Ils étaient venus nous informer de la possibilité de gagner une bourse
d’études d’un an dans une université aux États-Unis. C’était exceptionnel,
soulignèrent-ils au milieu du bourdonnement de voix dissipées. Habituellement, la
compétition n’était ouverte qu’à des étudiants âgés, d’un niveau supérieur.
Cette année, quelques bourses n’avaient pas encore été attribuées et l’on avait
décidé d’élargir le concours aux élèves des lycées. C’était une chose unique.
J’ai levé la main.
Longtemps après, une épaisse enveloppe est arrivée chez mes parents,
adressée à mon nom. Elle était
en papier kraft bleu, d’une texture différente, avec, en haut à gauche, un emblème entouré d’une devise en latin.
Sur la droite, deux timbres larges et multicolores, représentant des oiseaux bariolés et des plantes étranges. Le
simple poids de cette enveloppe entre mes mains, son format anormal, sa couleur si peu familière, me firent
deviner, avant même que je l’ouvre, qu’elle était porteuse d’une fabuleuse nouvelle. Alors, comme dans le rêve
que j’avais fait pendant d’innombrables nuits, j’ai entendu l’appel des
cheminées du paquebot sur lequel je m’embarquerais quelques mois plus tard,
et qui m’emporterait vers l’inconnu.
Philippe LABRO, L’étudiant étranger, Éditions Gallimard,
1986
en papier kraft bleu, d’une texture différente, avec, en haut à gauche, un emblème entouré d’une devise en latin.
Sur la droite, deux timbres larges et multicolores, représentant des oiseaux bariolés et des plantes étranges. Le
simple poids de cette enveloppe entre mes mains, son format anormal, sa couleur si peu familière, me firent
deviner, avant même que je l’ouvre, qu’elle était porteuse d’une fabuleuse nouvelle. Alors, comme dans le rêve
que j’avais fait pendant d’innombrables nuits, j’ai entendu l’appel des
cheminées du paquebot sur lequel je m’embarquerais quelques mois plus tard,
et qui m’emporterait vers l’inconnu.
Étranger dans une ville lointaine |
Le poète de l’exil, de la blessure et de la paix | |||||||||||||||||||||
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Le roman autobiographique
Le roman autobiographique est un genre littéraire issu de l'autobiographie, ainsi que du roman-mémoires. C'est un personnage fictif qui entreprend le récit de sa vie à lapremière personne du singulier, et non directement l'auteur comme dans l'autobiographie. Il est cependant assez fortement inspiré par la vie de l'auteur.
Jules VALLÈS
(France)
(1832-1885)
Nom de naissance | Vallez |
---|---|
Activités | écrivain, journaliste |
Naissance | 11 juin 1832 |
14 février 1885 Paris Décès |
Jules Vallès a écrit une trilogie romanesque largement autobiographique centrée autour d'un personnage que Vallès nomme Jacques Vingtras : le premier tome s'appelle L'Enfant ; l'auteur évoque sa jeunesse entre un père professeur et une mère fille de paysans, période de sa vie qu'il présente comme pauvre (au moins pour la partie consacrée au Puy) et malheureuse. Les tomes suivants sont Le Bachelier et L'Insurgé. On peut reprendre ces titres pour présenter la biographie de Jules Vallès, même si l'adéquation n'est pas totale entre la vie (racontée) de Jacques Vingtras et celle (réelle) de Jules Vallès.
La distribution des prix est dans trois jours.
Mon père, qui est dans le secret des dieux, sait que j'aurai des prix, qu'on appellera son fils sur l'estrade, qu'on lui mettra sur la tête une couronne trop grande, qu'il ne pourra ôter qu'en s'écorchant, et qu'il sera embrassé sur les deux joues par quelque autorité.
Mme Vingtras est avertie, et elle songe...
Comment habillera-t-elle son fruit, son enfant, son Jacques? Il faut qu'il brille, qu'on le remarque, - on est pauvre, mais on a du goût.
« Moi d'abord, je veux que mon enfant soit bien mis. »
On cherche dans la grande armoire où est la robe de noce, où sont les fourreaux de parapluie, les restes de jupe, les coupons de soie.
Elle s'égratigne enfin à une étoffe criante, qui a des reflets de tigre au soleil ; - une étoffe comme une lime, qui exaspère les doigts quand on la touche, et qui flambe au grand air comme une casserole ! Une belle étoffe, vraiment, et qui vient de la grand-mère, et qu'on a payée à prix d'or. « Oui, mon 1 enfant, à prix d'or, dans l'ancien temps. »
« Jacques, je vais te faire une redingote avec ça, m'en priver pour toi!... » et ma mère ravie me regarde du coin de l'oeil, hoche la tête, sourit du sourire des sacrifiées heureuses.
«J'espère qu'on vous gâte, monsieur », et elle sourit encore,
et elle dodeline de la tête, et ses yeux sont noyés de tendresse.
« C'est une folie ! tant pis ! on fera une redingote à Jacques avec ça. »
On m'a essayé la redingote, hier soir, et mes oreilles saignent, mes ongles sont usés. Cette étoffe crève la vue et chatouille si douloureusement la peau !
Jacques, le narrateur, a au début du récit, cinq ans. Le chapitre 1, intitulé "Ma mère", fait le portrait d’une paysanne aux conceptions archaïques, bornée, sournoise, oppressive et injuste, qui ne cesse de le fouetter : «Ma mère dit qu’il ne faut pas gâter les enfants et elle me fouette tous les matins ; quand elle n’a pas le temps le matin, c’est pour midi et rarement plus tard que quatre heures». Son père, petit instituteur de campagne, est moins arriéré, mais il fait également preuve d'une violence issue d'un sentiment de frustration sociale. Sous prétexte de l’aguerrir, on s’ingénie à lui rendre la vie rude, on le crétinise à longueur de journées, on finit par lui reprocher le pain qu’il mange. Quoi qu’il fasse, le pauvre garçon, qui est triste et seul, ne parvient jamais à gagner l’affection de ses parents. Heureusement, «la Famille» comporte un certain nombre d'oncles et de tantes, qui sont plus sympathiques, des cousines aussi, qu’il regarde énamouré
Les mémoires
La maison qu’habitaient alors mes parents est située dans une rue sombre et étroite de Saint-Malo, appelée la rue des Juifs : cette maison est aujourd’hui transformée en auberge. La chambre où ma mère accoucha domine une partie déserte des murs de la ville, et à travers les fenêtres de cette chambre on aperçoit une mer qui s’étend à perte de vue, en se brisant sur des écueils. J’eus pour parrain, comme on le voit dans mon extrait de baptême, mon frère, et pour marraine la comtesse de Plouër, fille du maréchal de Contades. J’étais presque mort quand je vins au jour. Le mugissement des vagues, soulevées par une bourrasque annonçant l’équinoxe d’automne, empêchait d’entendre mes cris : on m’a souvent conté ces détails ; leur tristesse ne s’est jamais effacée de ma mémoire. Il n’y a pas de jour où, rêvant à ce que j’ai été, je ne revoie en pensée le rocher sur lequel je suis né, la chambre où ma mère m’infligea la vie, la tempête dont le bruit berça mon premier sommeil, le frère infortuné qui me donna un nom que j’ai presque toujours traîné dans le malheur1. Le Ciel sembla réunir ces diverses circonstances pour placer dans mon berceau une image de mes destinées.
Lire la suite sur : http://www.etudes-litteraires.com/chateaubriand.php#ixzz2nN2Va5FD
Mémoires d'outre-tombe sont la principale œuvre de François-René de Chateaubriand, dont la rédaction commence en 1809, sous le titre Mémoires de ma vie, et s'achève en 1841. L'édition originale des Mémoires d'outre-tombe, titre final du projet, sera publiée en 12 volumes entre 1849 et 1850 chez Penaud frères (Paris) suite à une décision de Céleste de Chateaubriand, après une diffusion enfeuilleton dans le journal La Presse.
Chateaubriand n'avait premièrement pas l'intention d'écrire ses mémoires, comme il le signale dans le premier livre des Mémoires de ma vie, mais c'est lors d'une promenade au parc de Montboissier en 1817 qu'il entend le chant d'une grive, ce qui lui rappellera toute son enfance et le poussera à se mettre à l'ouvrage.
Le genre des Mémoires est proche de l'autobiographie qui associe écriture de soi et récit de vie mais il s'en distingue étant donné qu'il met l’accent sur le contexte historique de la vie de l’auteur et sur ses actes plus que sur l’histoire de sa personnalité et sa vie intérieure. Les Mémoires relèvent donc de l’Histoire et de l’historiographie et la qualité littéraire de certains de ces textes les a fait reconnaître comme appartenant à la littérature et dans ce sens on peut parler du genre littéraire des Mémoires. Certains Mémoires sont d’ailleurs considérés comme des chefs-d’œuvre littéraires : c’est le cas des œuvres citées précédemment ou des Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand, qui montrent bien la difficulté de la catégorisation entre Mémoires et autobiographie. Le travail sur le style, le questionnement de la mémoire et le souci de parler de l’humanité entière à travers le récit de sa vie sont la marque des Mémoires que la littérature place à l’égal des grandes œuvres des romanciers qui ont d’ailleurs souvent été fascinés par les mémorialistes et qui se sont nourris de leurs lectures comme Stendhal, Balzac, Dumas ou Marguerite Yourcenar.
LE ROMAN AUTOBIOGRAPHIQUE
Une punition inoubliable
J’étais dans sa classe.
Jamais je n’ai senti une infection pareille. Cette classe était près des latrines, et ces latrines étaient les latrines des petits !
Pendant une année j’ai avalé cet air empesté. On m’avait mis près de la porte parce que c’était la plus mauvaise place, et en ma qualité de fils de professeur, je devais être à l’avant-garde, au poste du sacrifice, au lieu du danger…
À côté de moi, un petit bonhomme qui est devenu un haut personnage, un grand préfet, et qui à cette époque-là était un affreux garnement, fort drôle du reste, et pas mauvais compagnon.
Il faut bien qu’il ait été vraiment un bon garçon, pour que je ne lui aie pas gardé rancune de deux ou trois brûlées que mon père m’administra, parce qu’on avait entendu de notre côté un bruit comique, ou qu’il était parti d’entre nos souliers une fusée d’encre. C’était mon voisin qui s’en payait.
Chaque fois que je le voyais préparer une farce, je tremblais ; car s’il ne se dénonçait pas lui-même par quelque imprudence, et si sa culpabilité ne sautait pas aux yeux, c’était moi qui la gobais ; c’est-à-dire que mon père descendait tranquillement de sa chaire et venait me tirer les oreilles, et me donner un ou deux coups de pied, quelquefois trois. Il fallait qu’il prouvât qu’il ne favorisait pas son fils, qu’il n’avait pas de préférence. Il me favorisait de roulées magistrales et il m’accordait la préférence pour les coups de pied au derrière.
Souffrait-il d’être obligé de taper ainsi sur son rejeton ?
Peut-être bien, mais mon voisin, le farceur, était fils d’une autorité. – L’accabler de pensums, lui tirer les oreilles, c’était se mettre mal avec la maman, une grande coquette qui arrivait au parloir avec une longue robe de soie qui criait, et des gants à trois boutons, frais comme du beurre.
Pour se mettre à l’aise, mon père feignait de croire que j’étais le coupable, quand il savait bien que c’était l’autre.
Je n’en voulais pas à mon père, ma foi non ! je croyais, je sentais que ma peau lui était utile pour son commerce, son genre d’exercice, sa situation, – et j’offrais ma peau. – Vas-y, papa !
Je tenais tant bien que mal ma place (empoisonnée) dans ce milieu de moutards malins, tout disposés à faire souffrir le fils du professeur de la haine qu’ils portaient naturellement à son père.
Ces roulées publiques me rendaient service ; on ne me regardait pas comme un ennemi, on m’aurait plaint plutôt, si les enfants savaient plaindre !
Mon apparence d’insensibilité d’ailleurs ne portait pas à la pitié ; je me garais des horions tant bien que mal et pour la forme ; mais quand c’était fini, on ne voyait pas trace de peur ou de douleur sur ma figure. Je n’étais de la sorte ni un patiras ni un pestiféré ; on ne me fuyait pas, on me traitait comme un camarade moins chançard qu’un autre et meilleur que beaucoup, puisque jamais je ne répondais : « Ça n’est pas moi. » Puis j’étais fort, les luttes avec Pierrouni m’avaient aguerri, j’avais du moignon, comme on disait en raidissant son bras et faisant gonfler son bout de biceps. Je m’étais battu, – j’y avais fait avec Rosée qui était le plus fort de la cour des petits. On appelait cela y faire. « Veux-tu y faire, en sortant de classe ? »
Cela voulait dire qu’à dix heures cinq ou à quatre heures cinq, on se proposait de se flanquer une trépignée dans la cour du Coq-Rouge, une auberge où il y avait un coin dans lequel on pouvait se battre sans être vu.
J’avais infligé à Rosée quelques atouts qui avaient fait du bruit – sur son nez et au collège. – Songez donc ! j’avais l’autorisation de mon père.
Il avait eu vent de la querelle – pour une plume volée – et vent de la provocation.
Rosée ne tenait par aucun fil à l’autorité. Il y avait plus ; son oncle, conseiller municipal, avait eu maille à partir avec l’administration. Je pouvais y faire.
Et à chaque coup de poing que je lui portais, à ce malheureux, je me figurais que je semais une graine, que je plantais une espérance dans le champ de l’avancement paternel.
Grâce à cette bonne aventure, j’échappai au plus épouvantable des dangers, celui d’être – comme fils de professeur – persécuté, isolé, cogné. J’en ai vu d’autres si malheureux !
Si cependant mon père m’avait défendu de me battre ; si Rosée eût été le fils du maire ; s’il avait fallu, au contraire, être battu ?...
On doit faire ce que les parents ordonnent ; puis c’est leur pain qui est sur le tapis. Laisse-toi moquer et frapper, souffre et pleure, pauvre enfant, fils du professeur…
Puis les principes !
« Que deviendrait une société, disait M. Beliben, une société qui… que… Il faut des principes… J’ai encore besoin d’un haricot… »
J’eus la chance de tomber sur Rosée.
Où qu’il soit dans le monde, s’il est encore vivant, que son nez reçoive mes sincères remerciements :
Calice à narines, sang de mon sauveur,
Salutaris nasus, encore un baiser !
… J’ai été puni un jour : c’est, je crois, pour avoir roulé sous la poussée d’un grand, entre les jambes d’un petit pion qui passait par là, et qui est tombé derrière par-dessus tête ! Il s’est fait une bosse affreuse, et il a cassé une fiole qui était dans sa poche de côté ; c’est une topette de cognac dont il boit – en cachette, à petits coups, en tournant les yeux. On l’a vu : il semblait faire une prière, et il se frottait délicieusement l’estomac. – Je suis cause de la topette cassée, de la bosse qui gonfle… Le pion s’est fâché.
Il m’a mis aux arrêts ; – il m’a enfermé lui-même dans une étude vide, a tourné la clef, et me voilà seul entre les murailles sales, devant une carte de géographie qui a la jaunisse, et un grand tableau noir où il y a des ronds blancs et la binette du censeur.
Je vais d’un pupitre à l’autre : ils sont vides – on doit nettoyer la place, et les élèves ont déménagé.
Rien, une règle, des plumes rouillées, un bout de ficelle, un petit jeu de dames, le cadavre d’un lézard, une agate perdue.
Dans une fente, un livre : j’en vois le dos, je m’écorche les ongles à essayer de le retirer. Enfin, avec l’aide de la règle, en cassant un pupitre, j’y arrive ; je tiens le volume et je regarde le titre : ROBINSON CRUSOÉ.
Il est nuit.
Je m’en aperçois tout d’un coup. Combien y a-t-il de temps que je suis dans ce livre ? – quelle heure est-il ?
Je ne sais pas, mais voyons si je puis lire encore ! Je frotte mes yeux, je tends mon regard, les lettres s’effacent, les lignes se mêlent, je saisis encore le coin d’un mot, puis plus rien.
J’ai le cou brisé, la nuque qui me fait mal, la poitrine creuse ; je suis resté penché sur les chapitres sans lever la tête, sans entendre rien, dévoré par la curiosité, collé aux flancs de Robinson, pris d’une émotion immense, remué jusqu’au fond de la cervelle et jusqu’au fond du cœur ; et en ce moment où la lune montre là-bas un bout de corne, je fais passer dans le ciel tous les oiseaux de l’île, et je vois se profiler la tête longue d’un peuplier comme le mât du navire de Crusoé ! Je peuple l’espace vide de mes pensées, tout comme il peuplait l’horizon de ses craintes ; debout contre cette fenêtre, je rêve à l’éternelle solitude et je me demande où je ferai pousser du pain…
La faim me vient : j’ai très faim.
Vais-je être réduit à manger ces rats que j’entends dans la cale de l’étude ? Comment faire du feu ? J’ai soif aussi. Pas de bananes ! Ah ! lui, il avait des limons frais ! Justement j’adore la limonade !
Clic, clac ! on farfouille dans la serrure.
Est-ce Vendredi ? Sont-ce des sauvages ?
C’est le petit pion qui s’est souvenu, en se levant, qu’il m’avait oublié, et qui vient voir si j’ai été dévoré par les rats, ou si c’est moi qui les ai mangés.
Autoportrait
Autoportrait est une toile de Joan Miró peinte à Barcelone en 1919. Ce deuxième autoportrait de l'artiste est le plus réussi. La toile, justement célèbre, est reproduite dans de nombreux catalogues et souvent présentée dans les expositions et rétrospectives de Miró
Miró se représente lui-même en veste d'intérieur rouge. La tête est ronde, ainsi que le nez et le menton. Aucun élément agressif dans ce portrait tout en courbes si ce n'est la passementerie noire qui orne le col ouvert et la bordure du boutonnage. Le visage est découpé en trois zones par l'implantation des cheveux : le front, les sourcils jusqu'à la bouche et la mâchoire.. Ensemble est étrange, comme si un masque couvrait le visage dans la zone 2. Le visage est plutôt rubicond, avec des cheveux calamistrés, et l'élégance des courbes parvient à ne pas rendre le visage inquiétant, ni le vêtement incongru
SI LE GRAIN NE MEURT
André Gide
Je naquis le 22 novembre 1869. Mes parents occupaient alors, rue de Médicis, un appartement au quatrième ou cinquième étage, qu’ils quittèrent quelques années plus tard, et dont je n’ai pas gardé souvenir. Je revois pourtant le balcon ; ou plutôt ce qu’on voyait du balcon : la place à vol d’oiseau et le jet d’eau de son bassin – ou, plus précisément encore, je revois les dragons de papier, découpés par mon père, que nous lancions du haut de ce balcon, et qu’emportait le vent, par-dessus le bassin de la place, jusqu’au jardin du Luxembourg où les hautes branches des marronniers les accrochaient.......
J’avais six ans quand nous quittâmes la rue de Médicis. Notre nouvel appartement, 2, rue de Tournon, au second étage, formait angle avec la rue Saint-Sulpice, sur quoi donnaient les fenêtres de la bibliothèque de mon père ; celle de ma chambre ouvrait sur une grande cour. Je me souviens surtout de l’antichambre parce que je m’y tenais le plus souvent, lorsque je n’étais pas à l’école ou dans ma chambre, et que maman, lasse de me voir tourner auprès d’elle, me conseillait d’aller jouer « avec mon ami Pierre », c’est-à-dire tout seul. Le tapis bariolé de cette antichambre présentait de grands dessins géométriques, parmi lesquels il était on ne peut plus amusant de jouer aux billes avec le fameux « ami Pierre ».......
Il s'agissait moins, pour ma mère, de faire plaisir à quelqu’un, que d’accomplir un devoir, un rite – comme cette lettre solennelle à ma grand-mère, qu’elle me contraignait d’écrire au Nouvel an et qui m’empoisonnait cette fête. D’abord je tâchais d’esquiver, je discutais :
Marcel Pagnol,
Anne Frank est le personnage principal. Comme il s'agit d'un journal intime, tous les changements quotidiens des émotions et du caractère d'Anne se perçoivent avec le temps qui passe dans l'annexe. Elle est mature, d'une volonté forte, intelligente et d'une grande classe. Elle aspire à devenir écrivain un jour et montre une capacité d'analyse d'une grande profondeur et une grande sagesse pour son âge.
M. Frank est un personnage secondaire et le père d'Anne, appelé affectueusement « Pim » par sa fille ; il se prénomme en réalité Otto. Il a un grand cœur et il est noble, patient et aimable. Il sera le seul survivant des occupants de l'annexe.
Mme Frank appelée Edith est aussi un personnage secondaire et la mère d'Anne. Elle est très bavarde, et critique beaucoup Anne. Elle est aussi sarcastique et au cours de la première étape de la cohabitation dans l'annexe, Anne exprime la mauvaise relation qu'elle entretient avec elle.
Margot est la sœur d'Anne. Elle est traitée comme un enfant gâté par sa mère et mange très peu. Elle est sensible et gentille avec sa sœur.
Peter van Daan (Peter van Pels de son vrai nom) naît le 8 novembre 1926 à Osnabrück, tout près de la frontière néerlandaise. Ses parents sont Augusta et Hermann Van Pels, rebaptisés « Van Daan » dans Le Journal d'Anne Frank. Bertel Hess, une cousine de Hermann, évoque ainsi Peter : « J'ai vu Peter très souvent. Il venait chez tante Henny et chez son grand-père, qui avaient fui tous les deux Osnabrück et vivaient à Amsterdam. C'était un très gentil garçon, et timide, très timide. Il était très habile »3.
Il décède le 5 mai 1945 à l'âge de 18 ans dans le camp de Mauthausen, le jour même de la libération du camp.
Samedi 20 juin 1942
Il y a plusieurs jours que je n’ai plus écrit ; il me fallait réfléchir une fois pour toutes à ce que signifie un Journal
C’est une sensation très étrange, pour quelqu’un dans mon genre, d’écrire un journal. Non seulement je n’ai jamais écrit, mais il me semble que plus tard, ni moi ni personne ne s’intéressera aux confidences d’une écolière de treize ans. Mais à vrai dire, cela n’a pas d’importance, j’ai envie d’écrire et bien plus encore de dire vraiment ce que j’ai sur le coeur une bonne fois pour toutes à propos d’un tas de choses. Le papier a plus de patience que les gens : ce dicton m’est venu à l’esprit par un de ces jours de légère mélancolie où je m’ennuyais, la tête dans les mains, en me demandant dans mon apathie s’il fallait sortir ou rester à la maison et où, au bout du compte, je restais plantée là à me morfondre. Oui, c’est vrai, le papier a de la patience, et comme je n’ai pas l’intention de jamais faire lire à qui que ce soit ce cahier cartonné paré du titre pompeux de "Journal", à moins de rencontrer une fois dans ma vie un ami ou une amie qui devienne l’ami ou l’amie avec un grand A, personne n’y verra probablementd’inconvénient.
Me voici arrivée à la constatation d’où est partie cette idée de journal ; je n’ai pas d’amie.
Pour être encore plus claire, il faut donner une explication, car personne ne comprendrait qu’une fille de treize ans soit complètement seule au monde, ce qui n’est pas vrai non plus : j’ai des parents adorables et une soeur de seize ans, j’ai, tout bien compté, au moins trente camarades et amies, comme on dit, j’ai une nuée d’admirateurs, qui ne me quittent pas des yeux et qui en classe, faute de mieux, tentent de capter mon image dans un petit éclat de miroir de poche. J’ai ma famille et un chez-moi. Non, à première vue, rien ne me manque, sauf l’amie avec un grand A. Avec mes camarades, je m’amuse et c’est tout, je n’arrive jamais à parler d’autre chose que des petites histoires de tous les jours, ou à me rapprocher d’elles, voilà le hic. Peut-être ce manque d’intimité vient-il de moi, en tout cas le fait est là et malheureusement, on ne peut rien y changer. De là ce journal. Et pour renforcer encore dans mon imagination l’idée de l’amie tant attendue, je ne veux pas me contenter d’aligner les faits dans ce journal comme ferait n’importe qui d’autre, mais je veux faire de ce journal l’amie elle-même et cette amie s’appellera Kitty.
L'un de mes jouets, du fait de ma maladresse cause
initiale de la chute se trouvait sous le coup d'avoir été
cassé. L'un de mes jouets, c'est-à-dire un des éléments du
monde auxquels, en ce temps-là, j'étais le plus étroitement
attaché.
Rapidement je me baissai, ramassai le soldat gisant, le
palpai et le regardai. Il n'était pas cassé, et vive fut ma joie.
Ce que j'exprimai en m'écriant « Reusement! »
Dans cette pièce mal définie salon ou salle à manger,
pièce d'apparat ou pièce commune dans ce lieu qui
n'était alors rien autre que celui de mon amusement, quelqu'un
de plus âgé mère, soeur ou frère aîné se trouvait
avec moi. Quelqu'un de plus averti, de moins ignorant que
je n'étais, et qui me fit observer, entendant mon exclamation,
que c'est « heureusement » qu'il faut dire et non, ainsi que
j'avais fait « .Reusement! »
L'observation coupa court à ma joie ou plutôt me
laissant un bref instant interloqué eut tôt fait de remplacer
la joie, dont ma pensée avait été d'abord tout entière occupée,
par un sentiment curieux dont c'est à peine si je parviens,
aujourd'hui, à percer l'étrangeté.
L'on ne dit pas « .reusement », mais « heureusement ...
Vie de Giotto par Giorgio Vasari
Ce fut un vrai miracle qu'une époque si grossière et si maladroite ait pu permettre à Giotto de faire revivre le dessin que les artistes de ce temps ignoraient presque totalement. Et pourtant ce grand homme naquit en 1276 dans la campagne florentine à quatorze miles de Florence, à Vespignano, d'un père appelé Bondone, laboureur et homme inculte. À sa naissance, il lui donna le nom de Giotto et l'éleva modestement mais de son mieux. À dix ans, Giotto faisait preuve, dans ses réactions enfantines, d'une vivacité et d'une rapidité d'esprit extraordinaires, qui forçaient non seulement l'affection de son père mais celle de tous ceux qui le connaissaient au village ou ailleurs. Bondone lui faisait garder quelques moutons qu'il menait paître tantôt dans un pâturage, tantôt dans un autre, et là, par inclination naturelle, il passait son temps à tracer sur la pierre, la terre ou le sable, les choses qu'il voyait ou tout ce que lui inspirait son imagination.
Un jour qu'il se rendait pour affaires de Florence à Vespignano, Cimabue trouva Giotto ; tout en faisant paître son troupeau, celui-ci dessinait une brebis d'après nature sur une pierre plate et polie, à l'aide d'une pierre légèrement pointue, sans autre maître que la nature!; Cimabue s'arrêta émerveillé et lui demanda s'il voulait venir avec lui!; l'enfant répondit qu'il irait volontiers si son père y consentait. Bondone accepta de bon coeur la proposition de Cimabue, heureux qu'il partît avec lui pour Florence. Là, grâce à son don naturel et à l'enseignement de Cimabue, Giotto devint en peu de temps l'égal de son maître ; mieux encore, il sut si bien imiter la nature qu'il chassa complètement la ridicule manière grecque. Il ressuscita l'art de la belle peinture, telle que la pratiquent les peintres modernes, en introduisant le portrait sur le vif, ce qui ne s'était pas fait depuis deux cents ans ou, plus exactement, si l'on s'y était essayé, comme nous l'avons dit plus haut, personne depuis longtemps n'avait eu des résultats aussi bons et aussi heureux que Giotto.
Vincent van Gogh
Les mémoires
La maison qu’habitaient alors mes parents est située dans une rue sombre et étroite de Saint-Malo, appelée la rue des Juifs : cette maison est aujourd’hui transformée en auberge. La chambre où ma mère accoucha domine une partie déserte des murs de la ville, et à travers les fenêtres de cette chambre on aperçoit une mer qui s’étend à perte de vue, en se brisant sur des écueils. J’eus pour parrain, comme on le voit dans mon extrait de baptême, mon frère, et pour marraine la comtesse de Plouër, fille du maréchal de Contades. J’étais presque mort quand je vins au jour. Le mugissement des vagues, soulevées par une bourrasque annonçant l’équinoxe d’automne, empêchait d’entendre mes cris : on m’a souvent conté ces détails ; leur tristesse ne s’est jamais effacée de ma mémoire. Il n’y a pas de jour où, rêvant à ce que j’ai été, je ne revoie en pensée le rocher sur lequel je suis né, la chambre où ma mère m’infligea la vie, la tempête dont le bruit berça mon premier sommeil, le frère infortuné qui me donna un nom que j’ai presque toujours traîné dans le malheur1. Le Ciel sembla réunir ces diverses circonstances pour placer dans mon berceau une image de mes destinées.
Lire la suite sur : http://www.etudes-litteraires.com/chateaubriand.php#ixzz2nN2Va5FD
Mémoires d'outre-tombe sont la principale œuvre de François-René de Chateaubriand, dont la rédaction commence en 1809, sous le titre Mémoires de ma vie, et s'achève en 1841. L'édition originale des Mémoires d'outre-tombe, titre final du projet, sera publiée en 12 volumes entre 1849 et 1850 chez Penaud frères (Paris) suite à une décision de Céleste de Chateaubriand, après une diffusion enfeuilleton dans le journal La Presse.
Chateaubriand n'avait premièrement pas l'intention d'écrire ses mémoires, comme il le signale dans le premier livre des Mémoires de ma vie, mais c'est lors d'une promenade au parc de Montboissier en 1817 qu'il entend le chant d'une grive, ce qui lui rappellera toute son enfance et le poussera à se mettre à l'ouvrage.
Le genre des Mémoires est proche de l'autobiographie qui associe écriture de soi et récit de vie mais il s'en distingue étant donné qu'il met l’accent sur le contexte historique de la vie de l’auteur et sur ses actes plus que sur l’histoire de sa personnalité et sa vie intérieure. Les Mémoires relèvent donc de l’Histoire et de l’historiographie et la qualité littéraire de certains de ces textes les a fait reconnaître comme appartenant à la littérature et dans ce sens on peut parler du genre littéraire des Mémoires. Certains Mémoires sont d’ailleurs considérés comme des chefs-d’œuvre littéraires : c’est le cas des œuvres citées précédemment ou des Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand, qui montrent bien la difficulté de la catégorisation entre Mémoires et autobiographie. Le travail sur le style, le questionnement de la mémoire et le souci de parler de l’humanité entière à travers le récit de sa vie sont la marque des Mémoires que la littérature place à l’égal des grandes œuvres des romanciers qui ont d’ailleurs souvent été fascinés par les mémorialistes et qui se sont nourris de leurs lectures comme Stendhal, Balzac, Dumas ou Marguerite Yourcenar.
Chateaubriand
Le 18 juin 1815, vers midi, je sortis de Gand par la porte de Bruxelles ; j'allai seul achever ma promenade sur la grande route. J'avais emporté les Commentaires de César et je cheminais lentement, plongé dans ma lecture. J'étais déjà à plus d'une lieue de la ville, lorsque je crus ouïr un roulement sourd : je m'arrêtai, regardai le ciel assez chargé de nuées, délibérant en moi-même si je continuerais d'aller en avant, ou si je me rapprocherais de Gand dans la crainte d'un orage. Je prêtai l'oreille ; je n'entendis plus que le cri d'une poule d'eau dans des joncs et le son d'une horloge de village. Je poursuivis ma route : je n'avais pas fait trente pas que le roulement recommença, tantôt bref, tantôt long et à intervalles inégaux ; quelquefois il n'était sensible que par une trépidation de l'air, laquelle se communiquait à la terre sur ces plaines immenses, tant il était éloigné. Ces détonations moins vastes, moins onduleuses, moins liées ensemble que celles de la foudre, firent naître dans mon esprit l'idée d'un combat. Je me trouvais devant un peuplier planté à l'angle d'un champ de houblon. Je traversai le chemin et je m'appuyai debout contre le tronc de l'arbre, le visage tourné du côté de Bruxelles. Un vent du sud s'étant levé m'apporta plus distinctement le bruit de l'artillerie. Cette grande bataille, encore sans nom, dont j'écoutais les échos au pied d'un peuplier, et dont une horloge de village venait de sonner les funérailles inconnues, était la bataille de Waterloo !
Bataille perdue par Napoléon Ier devant les Anglais et les Prussiens.
Afin d'empêcher Wellington de secourir Blücher, Napoléon envoya contre lui Ney, qui, trop lent, laissa les Anglais se retrancher aux Quatre-Bras et ne put les empêcher de se replier sur le plateau de Mont-Saint-Jean, au S. du village de Waterloo. Napoléon, qui de son côté avait battu mais non écrasé les Prussiens de Blücher, chargea Grouchy de poursuivre ceux-ci. La pluie diluvienne ayant empêché l'Empereur d'attaquer le 17, la bataille s'engagea le lendemain vers midi. Napoléon ne put déloger Wellington. Les troupes françaises, découragées par cet échec et par l'arrivée de Blücher alors qu'elles attendaient Grouchy, durent reculer. Seule la Vieille Garde forma les carrés pour protéger la retraite française. Le désastre allait provoquer la chute de l'Empereur.
LE ROMAN AUTOBIOGRAPHIQUE
Une punition inoubliable
Le lycée
Mon père était donc professeur de septième, professeur élémentaire, comme on disait alors.J’étais dans sa classe.
Jamais je n’ai senti une infection pareille. Cette classe était près des latrines, et ces latrines étaient les latrines des petits !
Pendant une année j’ai avalé cet air empesté. On m’avait mis près de la porte parce que c’était la plus mauvaise place, et en ma qualité de fils de professeur, je devais être à l’avant-garde, au poste du sacrifice, au lieu du danger…
À côté de moi, un petit bonhomme qui est devenu un haut personnage, un grand préfet, et qui à cette époque-là était un affreux garnement, fort drôle du reste, et pas mauvais compagnon.
Il faut bien qu’il ait été vraiment un bon garçon, pour que je ne lui aie pas gardé rancune de deux ou trois brûlées que mon père m’administra, parce qu’on avait entendu de notre côté un bruit comique, ou qu’il était parti d’entre nos souliers une fusée d’encre. C’était mon voisin qui s’en payait.
Chaque fois que je le voyais préparer une farce, je tremblais ; car s’il ne se dénonçait pas lui-même par quelque imprudence, et si sa culpabilité ne sautait pas aux yeux, c’était moi qui la gobais ; c’est-à-dire que mon père descendait tranquillement de sa chaire et venait me tirer les oreilles, et me donner un ou deux coups de pied, quelquefois trois. Il fallait qu’il prouvât qu’il ne favorisait pas son fils, qu’il n’avait pas de préférence. Il me favorisait de roulées magistrales et il m’accordait la préférence pour les coups de pied au derrière.
Souffrait-il d’être obligé de taper ainsi sur son rejeton ?
Peut-être bien, mais mon voisin, le farceur, était fils d’une autorité. – L’accabler de pensums, lui tirer les oreilles, c’était se mettre mal avec la maman, une grande coquette qui arrivait au parloir avec une longue robe de soie qui criait, et des gants à trois boutons, frais comme du beurre.
Pour se mettre à l’aise, mon père feignait de croire que j’étais le coupable, quand il savait bien que c’était l’autre.
Je n’en voulais pas à mon père, ma foi non ! je croyais, je sentais que ma peau lui était utile pour son commerce, son genre d’exercice, sa situation, – et j’offrais ma peau. – Vas-y, papa !
Je tenais tant bien que mal ma place (empoisonnée) dans ce milieu de moutards malins, tout disposés à faire souffrir le fils du professeur de la haine qu’ils portaient naturellement à son père.
Ces roulées publiques me rendaient service ; on ne me regardait pas comme un ennemi, on m’aurait plaint plutôt, si les enfants savaient plaindre !
Mon apparence d’insensibilité d’ailleurs ne portait pas à la pitié ; je me garais des horions tant bien que mal et pour la forme ; mais quand c’était fini, on ne voyait pas trace de peur ou de douleur sur ma figure. Je n’étais de la sorte ni un patiras ni un pestiféré ; on ne me fuyait pas, on me traitait comme un camarade moins chançard qu’un autre et meilleur que beaucoup, puisque jamais je ne répondais : « Ça n’est pas moi. » Puis j’étais fort, les luttes avec Pierrouni m’avaient aguerri, j’avais du moignon, comme on disait en raidissant son bras et faisant gonfler son bout de biceps. Je m’étais battu, – j’y avais fait avec Rosée qui était le plus fort de la cour des petits. On appelait cela y faire. « Veux-tu y faire, en sortant de classe ? »
Cela voulait dire qu’à dix heures cinq ou à quatre heures cinq, on se proposait de se flanquer une trépignée dans la cour du Coq-Rouge, une auberge où il y avait un coin dans lequel on pouvait se battre sans être vu.
J’avais infligé à Rosée quelques atouts qui avaient fait du bruit – sur son nez et au collège. – Songez donc ! j’avais l’autorisation de mon père.
Il avait eu vent de la querelle – pour une plume volée – et vent de la provocation.
Rosée ne tenait par aucun fil à l’autorité. Il y avait plus ; son oncle, conseiller municipal, avait eu maille à partir avec l’administration. Je pouvais y faire.
Et à chaque coup de poing que je lui portais, à ce malheureux, je me figurais que je semais une graine, que je plantais une espérance dans le champ de l’avancement paternel.
Grâce à cette bonne aventure, j’échappai au plus épouvantable des dangers, celui d’être – comme fils de professeur – persécuté, isolé, cogné. J’en ai vu d’autres si malheureux !
Si cependant mon père m’avait défendu de me battre ; si Rosée eût été le fils du maire ; s’il avait fallu, au contraire, être battu ?...
On doit faire ce que les parents ordonnent ; puis c’est leur pain qui est sur le tapis. Laisse-toi moquer et frapper, souffre et pleure, pauvre enfant, fils du professeur…
Puis les principes !
« Que deviendrait une société, disait M. Beliben, une société qui… que… Il faut des principes… J’ai encore besoin d’un haricot… »
J’eus la chance de tomber sur Rosée.
Où qu’il soit dans le monde, s’il est encore vivant, que son nez reçoive mes sincères remerciements :
Calice à narines, sang de mon sauveur,
Salutaris nasus, encore un baiser !
… J’ai été puni un jour : c’est, je crois, pour avoir roulé sous la poussée d’un grand, entre les jambes d’un petit pion qui passait par là, et qui est tombé derrière par-dessus tête ! Il s’est fait une bosse affreuse, et il a cassé une fiole qui était dans sa poche de côté ; c’est une topette de cognac dont il boit – en cachette, à petits coups, en tournant les yeux. On l’a vu : il semblait faire une prière, et il se frottait délicieusement l’estomac. – Je suis cause de la topette cassée, de la bosse qui gonfle… Le pion s’est fâché.
Il m’a mis aux arrêts ; – il m’a enfermé lui-même dans une étude vide, a tourné la clef, et me voilà seul entre les murailles sales, devant une carte de géographie qui a la jaunisse, et un grand tableau noir où il y a des ronds blancs et la binette du censeur.
Je vais d’un pupitre à l’autre : ils sont vides – on doit nettoyer la place, et les élèves ont déménagé.
Rien, une règle, des plumes rouillées, un bout de ficelle, un petit jeu de dames, le cadavre d’un lézard, une agate perdue.
Dans une fente, un livre : j’en vois le dos, je m’écorche les ongles à essayer de le retirer. Enfin, avec l’aide de la règle, en cassant un pupitre, j’y arrive ; je tiens le volume et je regarde le titre : ROBINSON CRUSOÉ.
Il est nuit.
Je m’en aperçois tout d’un coup. Combien y a-t-il de temps que je suis dans ce livre ? – quelle heure est-il ?
Je ne sais pas, mais voyons si je puis lire encore ! Je frotte mes yeux, je tends mon regard, les lettres s’effacent, les lignes se mêlent, je saisis encore le coin d’un mot, puis plus rien.
J’ai le cou brisé, la nuque qui me fait mal, la poitrine creuse ; je suis resté penché sur les chapitres sans lever la tête, sans entendre rien, dévoré par la curiosité, collé aux flancs de Robinson, pris d’une émotion immense, remué jusqu’au fond de la cervelle et jusqu’au fond du cœur ; et en ce moment où la lune montre là-bas un bout de corne, je fais passer dans le ciel tous les oiseaux de l’île, et je vois se profiler la tête longue d’un peuplier comme le mât du navire de Crusoé ! Je peuple l’espace vide de mes pensées, tout comme il peuplait l’horizon de ses craintes ; debout contre cette fenêtre, je rêve à l’éternelle solitude et je me demande où je ferai pousser du pain…
La faim me vient : j’ai très faim.
Vais-je être réduit à manger ces rats que j’entends dans la cale de l’étude ? Comment faire du feu ? J’ai soif aussi. Pas de bananes ! Ah ! lui, il avait des limons frais ! Justement j’adore la limonade !
Clic, clac ! on farfouille dans la serrure.
Est-ce Vendredi ? Sont-ce des sauvages ?
C’est le petit pion qui s’est souvenu, en se levant, qu’il m’avait oublié, et qui vient voir si j’ai été dévoré par les rats, ou si c’est moi qui les ai mangés.
Autoportrait
Autoportrait est une toile de Joan Miró peinte à Barcelone en 1919. Ce deuxième autoportrait de l'artiste est le plus réussi. La toile, justement célèbre, est reproduite dans de nombreux catalogues et souvent présentée dans les expositions et rétrospectives de Miró
Miró se représente lui-même en veste d'intérieur rouge. La tête est ronde, ainsi que le nez et le menton. Aucun élément agressif dans ce portrait tout en courbes si ce n'est la passementerie noire qui orne le col ouvert et la bordure du boutonnage. Le visage est découpé en trois zones par l'implantation des cheveux : le front, les sourcils jusqu'à la bouche et la mâchoire.. Ensemble est étrange, comme si un masque couvrait le visage dans la zone 2. Le visage est plutôt rubicond, avec des cheveux calamistrés, et l'élégance des courbes parvient à ne pas rendre le visage inquiétant, ni le vêtement incongru
SI LE GRAIN NE MEURT
André Gide
Je naquis le 22 novembre 1869. Mes parents occupaient alors, rue de Médicis, un appartement au quatrième ou cinquième étage, qu’ils quittèrent quelques années plus tard, et dont je n’ai pas gardé souvenir. Je revois pourtant le balcon ; ou plutôt ce qu’on voyait du balcon : la place à vol d’oiseau et le jet d’eau de son bassin – ou, plus précisément encore, je revois les dragons de papier, découpés par mon père, que nous lancions du haut de ce balcon, et qu’emportait le vent, par-dessus le bassin de la place, jusqu’au jardin du Luxembourg où les hautes branches des marronniers les accrochaient.......
J’avais six ans quand nous quittâmes la rue de Médicis. Notre nouvel appartement, 2, rue de Tournon, au second étage, formait angle avec la rue Saint-Sulpice, sur quoi donnaient les fenêtres de la bibliothèque de mon père ; celle de ma chambre ouvrait sur une grande cour. Je me souviens surtout de l’antichambre parce que je m’y tenais le plus souvent, lorsque je n’étais pas à l’école ou dans ma chambre, et que maman, lasse de me voir tourner auprès d’elle, me conseillait d’aller jouer « avec mon ami Pierre », c’est-à-dire tout seul. Le tapis bariolé de cette antichambre présentait de grands dessins géométriques, parmi lesquels il était on ne peut plus amusant de jouer aux billes avec le fameux « ami Pierre ».......
Il s'agissait moins, pour ma mère, de faire plaisir à quelqu’un, que d’accomplir un devoir, un rite – comme cette lettre solennelle à ma grand-mère, qu’elle me contraignait d’écrire au Nouvel an et qui m’empoisonnait cette fête. D’abord je tâchais d’esquiver, je discutais :
« Mais qu’est-ce que tu veux que ça lui fasse, à bonne maman, de recevoir ou non une lettre de moi ?
– Là n’est pas la question, disait ma mère ; tu n’as pas tant d’obligations dans la vie ; tu dois t’y soumettre. »
Alors je commençais de pleurer.
« Voyons, mon poulet, reprenait-elle, sois raisonnable : songe à cette pauvre grand-mère qui n’a pas d’autre petit-fils.
– Mais qu’est-ce que tu veux que je lui dise ? hurlais-je à travers mes sanglots.
– N’importe quoi. Parle-lui de tes cousines ; de tes petits amis Jardinier.
– Mais puisqu’elle ne les connaît pas.
– Raconte-lui ce que tu fais.
– Mais tu sais bien que ça ne l’amusera pas.
– Enfin, mon petit, c’est bien simple : tu ne sortiras pas d’ici (c’était la salle d’étude de la rue de Crosne) avant d’avoir écrit cette lettre.
– Mais…
– Non, mon enfant ; je ne veux plus discuter. »
Marcel Pagnol,
La gloire de mon père.
J’approchais de mes six ans, et j’allais à l’école dans la classe enfantine que dirigeait Mlle Guimard.
Mlle Guimard était très grande, avec une jolie petite moustache brune, et quand elle parlait, son nez remuait : pourtant je la trouvais laide, parce qu’elle était jaune comme un Chinois, et qu’elle avait de gros yeux bombés.
Elle apprenait patiemment leurs lettres à mes petits camarades, mais elle ne s’occupait pas de moi, parce que je lisais couramment.(...) En revanche, pendant les leçons de chant, elle disait, devant toute la classe, que je chantais faux, et qu’il valait mieux me taire, ce que je faisais volontiers.
Alors, je restais muet, paisible, souriant; les yeux fermés, je me racontais des histoires, et je me promenais au bord de l’étang du parc Borely.
Le jeudi et le dimanche, ma tante Rose, qui était la soeur aînée de ma mère, et qui était aussi jolie qu’elle, venait déjeuner à la maison, et me conduisait ensuite, au moyen d’un tramway, jusqu’en ces lieux enchantés.
D’après Marcel Pagnol,
Le Journal d'Anne Frank
est un livre composé d'extraits d'un journal intime tenu par Anne Frank, une jeune juive allemande exilée aux Pays-Bas, lorsqu'elle se cache pendant deux ans avec sa famille au cours de l'occupation des Pays-Bas par l'Allemagne nazie. Le journal s'achève quelques jours avant l'arrestation de la famille Frank, en 1944. Anne Frank meurt du typhus dans le camp de concentration de Bergen-Belsen. Son journal est récupéré par Miep Gies dans l'Annexe, après l'arrestation des Frank. Plus tard, Miep Gies donne le journal d'Anne Frank à son père, Otto Frank, seul survivant de la famille, qui le publie par la suite.
est un livre composé d'extraits d'un journal intime tenu par Anne Frank, une jeune juive allemande exilée aux Pays-Bas, lorsqu'elle se cache pendant deux ans avec sa famille au cours de l'occupation des Pays-Bas par l'Allemagne nazie. Le journal s'achève quelques jours avant l'arrestation de la famille Frank, en 1944. Anne Frank meurt du typhus dans le camp de concentration de Bergen-Belsen. Son journal est récupéré par Miep Gies dans l'Annexe, après l'arrestation des Frank. Plus tard, Miep Gies donne le journal d'Anne Frank à son père, Otto Frank, seul survivant de la famille, qui le publie par la suite.
Anne Frank est le personnage principal. Comme il s'agit d'un journal intime, tous les changements quotidiens des émotions et du caractère d'Anne se perçoivent avec le temps qui passe dans l'annexe. Elle est mature, d'une volonté forte, intelligente et d'une grande classe. Elle aspire à devenir écrivain un jour et montre une capacité d'analyse d'une grande profondeur et une grande sagesse pour son âge.
M. Frank est un personnage secondaire et le père d'Anne, appelé affectueusement « Pim » par sa fille ; il se prénomme en réalité Otto. Il a un grand cœur et il est noble, patient et aimable. Il sera le seul survivant des occupants de l'annexe.
Mme Frank appelée Edith est aussi un personnage secondaire et la mère d'Anne. Elle est très bavarde, et critique beaucoup Anne. Elle est aussi sarcastique et au cours de la première étape de la cohabitation dans l'annexe, Anne exprime la mauvaise relation qu'elle entretient avec elle.
Margot est la sœur d'Anne. Elle est traitée comme un enfant gâté par sa mère et mange très peu. Elle est sensible et gentille avec sa sœur.
Peter van Daan (Peter van Pels de son vrai nom) naît le 8 novembre 1926 à Osnabrück, tout près de la frontière néerlandaise. Ses parents sont Augusta et Hermann Van Pels, rebaptisés « Van Daan » dans Le Journal d'Anne Frank. Bertel Hess, une cousine de Hermann, évoque ainsi Peter : « J'ai vu Peter très souvent. Il venait chez tante Henny et chez son grand-père, qui avaient fui tous les deux Osnabrück et vivaient à Amsterdam. C'était un très gentil garçon, et timide, très timide. Il était très habile »3.
Il décède le 5 mai 1945 à l'âge de 18 ans dans le camp de Mauthausen, le jour même de la libération du camp.
Samedi 20 juin 1942
Il y a plusieurs jours que je n’ai plus écrit ; il me fallait réfléchir une fois pour toutes à ce que signifie un Journal
C’est une sensation très étrange, pour quelqu’un dans mon genre, d’écrire un journal. Non seulement je n’ai jamais écrit, mais il me semble que plus tard, ni moi ni personne ne s’intéressera aux confidences d’une écolière de treize ans. Mais à vrai dire, cela n’a pas d’importance, j’ai envie d’écrire et bien plus encore de dire vraiment ce que j’ai sur le coeur une bonne fois pour toutes à propos d’un tas de choses. Le papier a plus de patience que les gens : ce dicton m’est venu à l’esprit par un de ces jours de légère mélancolie où je m’ennuyais, la tête dans les mains, en me demandant dans mon apathie s’il fallait sortir ou rester à la maison et où, au bout du compte, je restais plantée là à me morfondre. Oui, c’est vrai, le papier a de la patience, et comme je n’ai pas l’intention de jamais faire lire à qui que ce soit ce cahier cartonné paré du titre pompeux de "Journal", à moins de rencontrer une fois dans ma vie un ami ou une amie qui devienne l’ami ou l’amie avec un grand A, personne n’y verra probablementd’inconvénient.
Me voici arrivée à la constatation d’où est partie cette idée de journal ; je n’ai pas d’amie.
Pour être encore plus claire, il faut donner une explication, car personne ne comprendrait qu’une fille de treize ans soit complètement seule au monde, ce qui n’est pas vrai non plus : j’ai des parents adorables et une soeur de seize ans, j’ai, tout bien compté, au moins trente camarades et amies, comme on dit, j’ai une nuée d’admirateurs, qui ne me quittent pas des yeux et qui en classe, faute de mieux, tentent de capter mon image dans un petit éclat de miroir de poche. J’ai ma famille et un chez-moi. Non, à première vue, rien ne me manque, sauf l’amie avec un grand A. Avec mes camarades, je m’amuse et c’est tout, je n’arrive jamais à parler d’autre chose que des petites histoires de tous les jours, ou à me rapprocher d’elles, voilà le hic. Peut-être ce manque d’intimité vient-il de moi, en tout cas le fait est là et malheureusement, on ne peut rien y changer. De là ce journal. Et pour renforcer encore dans mon imagination l’idée de l’amie tant attendue, je ne veux pas me contenter d’aligner les faits dans ce journal comme ferait n’importe qui d’autre, mais je veux faire de ce journal l’amie elle-même et cette amie s’appellera Kitty.
L'un de mes jouets, du fait de ma maladresse cause
initiale de la chute se trouvait sous le coup d'avoir été
cassé. L'un de mes jouets, c'est-à-dire un des éléments du
monde auxquels, en ce temps-là, j'étais le plus étroitement
attaché.
Rapidement je me baissai, ramassai le soldat gisant, le
palpai et le regardai. Il n'était pas cassé, et vive fut ma joie.
Ce que j'exprimai en m'écriant « Reusement! »
Dans cette pièce mal définie salon ou salle à manger,
pièce d'apparat ou pièce commune dans ce lieu qui
n'était alors rien autre que celui de mon amusement, quelqu'un
de plus âgé mère, soeur ou frère aîné se trouvait
avec moi. Quelqu'un de plus averti, de moins ignorant que
je n'étais, et qui me fit observer, entendant mon exclamation,
que c'est « heureusement » qu'il faut dire et non, ainsi que
j'avais fait « .Reusement! »
L'observation coupa court à ma joie ou plutôt me
laissant un bref instant interloqué eut tôt fait de remplacer
la joie, dont ma pensée avait été d'abord tout entière occupée,
par un sentiment curieux dont c'est à peine si je parviens,
aujourd'hui, à percer l'étrangeté.
L'on ne dit pas « .reusement », mais « heureusement ...
La biographie
Thomas Edison en 1914
Le monde serait beaucoup plus sombre sans les ampoules de Thomas Edison.
Thomas Alva Edison, (né le 11 février 1847 à Milan dans l'Ohio et mort le 18 octobre 1931 à West Orange dans le New Jersey à l'âge de 84 ans) est un inventeur, industriel américain. Fondateur de General Electric, l'un des premiers empires industriels mondiaux, il est reconnu comme l'un des inventeurs américains les plus importants et les plus prolifiques, revendiquant le nombre record de 1 093 brevets Pionnier de l'électricité, diffuseur, vulgarisateur et perfectionneur de technologies d'avant-garde, il s'est également auto-proclamé inventeur du téléphone, du cinéma et de l'enregistrement du son. Il est parfois surnommé le magicien de Menlo Park, ville rebaptisée en son honneur en 1954.
Thomas Edison http://fr.wikipedia.org/
Naissance | 11 février 1847 Milan dans l'Ohio |
---|---|
Décès | 18 octobre 1931 (à 84 ans) West Orange |
Nationalité | États-Unis |
Profession | PDG fondateur de General Electric et Continental Edison |
Autres activités | Un des inventeurs en électricité les plus importants des États-Unis |
Septième et dernier-né d'une famille modeste (son père est un brocanteur d'ascendance hollandaise), Thomas Edison se distingue très jeune comme un enfant hyperactif, à la curiosité insatiable. À l'âge de 7 ans, classé « instable » par son professeur, il doit abandonner l'école après seulement trois mois de cours. Sa mère, ancienne institutrice d'origine écossaise, poursuit alors son instruction. À l'âge de 12 ans, il est engagé comme vendeur de journaux sur une ligne de chemin de fer. Il a l'idée d'installer dans le fourgon mis à sa disposition une presse d'imprimerie qu'il a achetée d'occasion, et fonde un journal, le Weekly Herald, qu'il rédige et imprime pendant la marche du train et qu'il vend directement aux voyageurs. Il occupe ses loisirs à perfectionner ses connaissances en mécanique, en physique et en chimie. En se livrant à des expériences, il met un jour le feu au wagon qui lui sert de laboratoire, ce qui lui vaut d'être renvoyé. En 1862, il entre au bureau télégraphique de Port Huron. Il y invente deux ans plus tard un télégraphe duplex permettant de transmettre simultanément sur un même câble deux dépêches en sens inverse. En 1869, il s'installe à New York et obtient un poste de technicien à la Bourse, après avoir réussi fortuitement à réparer le télégraphe utilisé pour transmettre les cours de l'or. Le succès, désormais, ne le quittera plus.
Alphonse Daudet est né à Nîmes le 13 mai 1840. Il entre en sixième au lycée Ampère, après avoir suivi les cours de l'institution Canivet à Nîmes. En 1856, son père, commerçant en soieries, se ruine. Alphonse doit renoncer à passer son baccalauréat et devient maître d'étude au collège d'Alès. Cette pénible expérience constituera la matière autobiographique de son premier vrai roman, Le Petit Chose (1868). Pour des raisons mal élucidées, Daudet rejoint son frère à Paris où il mène une vie de bohème. Il publie en 1858, un recueil de vers, les Amoureuses. En 1859, il fait la connaissance du poète Frédéric Mistral. Il pénètre dans quelques salons littéraires, collabore à plusieurs journaux, Paris-Journal, L'Universel et au Figaro. Il devient, l'année suivante, secrétaire chez le duc de Morny, (personnage influent du second Empire), qui lui laisse beaucoup de loisirs. Il écrit des contes, des chroniques et recueille des « fantaisies » sous le titre Le Roman du chaperon rouge en 1862.
Daudet passe l'été 1864 à Fontvieille, près d'Arles, et rassemble des chroniques provençales, notes et impressions, qui, remaniées et regroupées, deviendront Les Lettres de mon moulin (1869). La mort subite du Duc de Morny en 1865 laisse Daudet dans une situation matérielle précaire. Daudet se consacre alors qu'à l'écriture, non seulement comme chroniqueur – notamment au Figaro – mais aussi comme romancier. En janvier 1867, il épouse Julie Allard qui lui donnera son premier fils, Léon. Il fait paraître en 1869, Les Lettres de mon moulin qui lui donne brusquement la notoriété. Daudet est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1870. Pendant la guerre et le siège de Paris, il est dans la garde nationale ; il quitte la capitale en avril 1871.
Daudet s'oriente alors dans une nouvelle voie et devient romancier de moeurs contemporaines. Son premier roman réaliste, Fromont jeune et Risler aîné, triomphe en 1874. Il peint les malchanceux ( Jack , 1876), les puissants du jour ( Le Nabab 1877), les souvenirs déchus ( les Rois en exil , 1879), les politiciens, ( Numa Roumestan , 1881) ; il dénonce les méfaits du fanatisme religieux ( l' É vangeliste , 1883), décrit les coulisses de l'Académie (L'Immortel, 1890). Depuis quelques années, Daudet s'est lié d'amitié avec tout ce que le monde littéraire et artistique compte d'important : Flaubert, Tourgueniev, Goncourt, Zola, Hugo, Renoir, Manet, Monet, la princesse Mathilde….. Son succès ne cesse de grandir et atteint alors ses ouvrages précédents : Les lettres de mon moulin qui vont devenir l'œuvre la plus connue. Daudet subit alors les premières atteintes d'une maladie incurable de la moelle épinière, mais continue de publier jusqu'en 1895. Il s'éteint le 16 décembre 1897 à Champrosay.
Daudet passe l'été 1864 à Fontvieille, près d'Arles, et rassemble des chroniques provençales, notes et impressions, qui, remaniées et regroupées, deviendront Les Lettres de mon moulin (1869). La mort subite du Duc de Morny en 1865 laisse Daudet dans une situation matérielle précaire. Daudet se consacre alors qu'à l'écriture, non seulement comme chroniqueur – notamment au Figaro – mais aussi comme romancier. En janvier 1867, il épouse Julie Allard qui lui donnera son premier fils, Léon. Il fait paraître en 1869, Les Lettres de mon moulin qui lui donne brusquement la notoriété. Daudet est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1870. Pendant la guerre et le siège de Paris, il est dans la garde nationale ; il quitte la capitale en avril 1871.
Daudet s'oriente alors dans une nouvelle voie et devient romancier de moeurs contemporaines. Son premier roman réaliste, Fromont jeune et Risler aîné, triomphe en 1874. Il peint les malchanceux ( Jack , 1876), les puissants du jour ( Le Nabab 1877), les souvenirs déchus ( les Rois en exil , 1879), les politiciens, ( Numa Roumestan , 1881) ; il dénonce les méfaits du fanatisme religieux ( l' É vangeliste , 1883), décrit les coulisses de l'Académie (L'Immortel, 1890). Depuis quelques années, Daudet s'est lié d'amitié avec tout ce que le monde littéraire et artistique compte d'important : Flaubert, Tourgueniev, Goncourt, Zola, Hugo, Renoir, Manet, Monet, la princesse Mathilde….. Son succès ne cesse de grandir et atteint alors ses ouvrages précédents : Les lettres de mon moulin qui vont devenir l'œuvre la plus connue. Daudet subit alors les premières atteintes d'une maladie incurable de la moelle épinière, mais continue de publier jusqu'en 1895. Il s'éteint le 16 décembre 1897 à Champrosay.
La biographie de Victor Hugo
Victor-Marie Hugo est un écrivain, homme politique et intellectuel engagé français du XIXè siècle. Il est considéré comme le plus important des écrivains romantiques de langue française.
Il est né le 26 février 1802 à Besançon, mort le 22 mai 1885 à Paris.
Victor Hugo : la biographie
Fils de Sophie Hugo et Léopold Hugo (Général de Napoléon), Victor Hugo passe une année en pension dans une institution religieuse en 1811. L'année suivante, ses parents divorcent.
A 14 ans (1816), Victor Hugo se découvre la passion pour les lettres. Et seulement un an plus tard, il passe tout juste à coté du prix de l'académie.
1819, il se fiance sans l'approbation de sa mère avec Adèle Foucher (puis l'épousera 3 ans plus tard).
1 an plus tard, il se fait remarquer par le roi Louis XVIII pour son ode sur la mort du Duc de Berry.
A 14 ans (1816), Victor Hugo se découvre la passion pour les lettres. Et seulement un an plus tard, il passe tout juste à coté du prix de l'académie.
1819, il se fiance sans l'approbation de sa mère avec Adèle Foucher (puis l'épousera 3 ans plus tard).
1 an plus tard, il se fait remarquer par le roi Louis XVIII pour son ode sur la mort du Duc de Berry.
Biographie : La consécration de Victor Hugo
Pendant les premières années de son mariage (à partir de 1822), il publie ses Odes. En 1825, il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur.
- 1827 : Publication de Cromwell
- 1829 : Publication des Orientales et du Dernier jours d'un condamné
- 1831 : Edition de son roman "Notre Dame de Paris"
- 1835 : Ecriture d'une pièce nommée "Angelo"
- 1836 : Second échec pour le prix de l'académie
- 1837 : Sortie des "Voix intérieures"
1838, pour l'inauguration du Théâtre de la Renaissance, c'est la première de "Ruy Blas". Deux ans après, il subit son troisième échec à l'académie.
En 1845, Victor Hugo est nommé pair de France par décret. Puis 3 ans plus tard en 1848, il est élu député et soutient Louis-Napoléon à la Présidence de la République.
- 1851 : Discours de Victor Hugo contre les projets de Louis Bonaparte qui l'expulsera 1 an plus tard.
- 1861 : Il quitte Guernesey et part en Belgique où il terminera Les misérables.
- 1871 : Il est élu député
- 1872 : Il est battu aux élections
- 1876 : Il devient sénateur de Paris puis intervient en faveur de l'amnistie des communards
- 1881 : Hommage à Victor Hugo. Des centaines de milliers de personnes devant son domicile.
- 1885 : Victor Hugo décède d'une congestion pulmonaire.
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Comment un jeune berger devint peintre
Un jour qu'il se rendait pour affaires de Florence à Vespignano, Cimabue trouva Giotto ; tout en faisant paître son troupeau, celui-ci dessinait une brebis d'après nature sur une pierre plate et polie, à l'aide d'une pierre légèrement pointue, sans autre maître que la nature!; Cimabue s'arrêta émerveillé et lui demanda s'il voulait venir avec lui!; l'enfant répondit qu'il irait volontiers si son père y consentait. Bondone accepta de bon coeur la proposition de Cimabue, heureux qu'il partît avec lui pour Florence. Là, grâce à son don naturel et à l'enseignement de Cimabue, Giotto devint en peu de temps l'égal de son maître ; mieux encore, il sut si bien imiter la nature qu'il chassa complètement la ridicule manière grecque. Il ressuscita l'art de la belle peinture, telle que la pratiquent les peintres modernes, en introduisant le portrait sur le vif, ce qui ne s'était pas fait depuis deux cents ans ou, plus exactement, si l'on s'y était essayé, comme nous l'avons dit plus haut, personne depuis longtemps n'avait eu des résultats aussi bons et aussi heureux que Giotto.
Nom de naissance | Vincent Willem van Gogh |
---|---|
Naissance | 30 mars 1853 Groot Zundert (Pays-Bas) |
Décès | 29 juillet 1890 (à 37 ans) Auvers-sur-Oise (France) |
Nationalité | Néerlandais |
Activité(s) | Peintre |
Vincent Van Gogh est né à Groot-Zundert (Pays-Bas) le 30 mars 1853. Son père était un pasteur protestant,
En 1869, il fait un apprentissage commercial chez son oncle qui co-dirige une société de commerce d'art international. Il y reste plus de 5 ans, à La Haye, puis dans les filiales, à Bruxelles, Londres, Paris, où il commence à développer un dégoût pour le commerce de l'art.
C'est seulement en août 1880 à l'âge de 27 ans, que Vincent décide de devenir peintre. Il commence par copier des dessins. Puis il peint ses premières oeuvres autour du thème de la vie populaire.
Ses couleurs vives, étalées en touches tourbillonnantes sur la toile, ont inspiré les fauves et les expressionnistes.
En 1886, il rejoint à Paris son frère Théo, qui dirige une petite galerie de tableaux. Puis il descend à Arles, en Provence. C'est à la suite d'une dispute avec Paul Gauguin, venu lui rendre visite, que Van Gogh se coupe l'oreille au rasoir. Il est alors enfermé à l'asile de Saint-Rémy.
A sa sortie, il retourne dans la banlieue parisienne, à Auvers-sur-Oise. C'est là qu'il se suicide le 29 juillet 1890.Méconnu et méprisé de son vivant, ses tableaux font aujourd'hui partie des plus côtés sur le marché de l'art. Parmi les plus célèbres : 'Les tournesols' et 'La nuit étoilée' . Le musée 'Van Gogh' d'Amsterdam propose une importante collection de ses oeuvres lescélèbres. | ||
Charlie Chaplin
Vrai nom :Charles Spencer Chaplin
Né le : 16 avril 1889 Mort le : 25 décembre 1977
Nationalité : Angleterre
Né le : 16 avril 1889 Mort le : 25 décembre 1977
Nationalité : Angleterre
Métiers : acteur, réalisateur
Charlie Chaplin est l’un des acteurs les plus célèbres de l’histoire du cinéma. Bien que presque un siècle nous sépare de ses premières productions, son nom est évocateur, tout comme son chapeau melon et sa petite moustache. Emouvant, drôle, Charlie Chaplin était avant tout un homme courageux qui dénonçait le nazisme. . Il grandit dans un quartier pauvre de Londres.
Son père est un chanteur de music-hall mélancolique, que son fils ne connaîtra jamais vraiment. Le petit Charles est en revanche très proche de sa mère, qui le fait monter sur scène dès cinq ans. Après ses études il rentre dans une troupe de claquette, puis, en 1908, il intègre la troupe de théâtre de Fred Karno. Il joue plusieurs pièces de théâtre et sketchs qui lui apportent une certaine gloire. Après une tournée, il s’installe aux Etats-Unis, en 1912, et il y découvre une nouvelle invention qui fait fureur : le cinéma. Il crée alors pour l’écran son personnage de Charlot qu’il expérimente dans, Charlot est content de lui, de Henry Lehrman
Louis Pasteur
Louis Pasteur est un scientifique français, spécialisé dans la chimie et la microbiologie (science des microbes). Il est né en 1822 à Dole (Jura) et est mort en 1895 à Marnes-la-Coquette (Seine-et-Oise).
Il est notamment connu pour avoir inventé le premier vaccin contre la rage.
Il est notamment connu pour avoir inventé le premier vaccin contre la rage.
Il exerce comme professeur de physique au lycée de Dijon en 1848 puis en 1849, il est nommé professeur suppléant de chimie à la faculté des sciences de Strasbourg. Cette même année, il épouse Marie Laurent, la fille du recteur de la faculté. Le mariage sera qualifié d'union exemplaire. Pasteur aura quatre filles et un fils. A la suite de la mort de sa mère, Pasteur va rester dans l'ombre, plongé dans un chagrin profond.
Après une longue période de calme, il s'intéresse avec beaucoup plus d'ardeur à ses travaux. En 1853, Pasteur est fait chevalier de l'Ordre Impérial de la Légion d'honneur. En 1858, il installe son laboratoire dans les greniers de l'École normale supérieure.
A partir de 1877, Pasteur pourra se consacrer exclusivement à la recherche sur les maladies contagieuses des animaux et de l'homme.
Un an après, il énonce les conditions idéales de stérilisation.
Puis Louis pasteur découvre le vaccin contre :
- la rage (chez l'humain),
- les maladies du charbon (chez les moutons),
- le choléra (chez les poules).
visiter : http://fr.wikimini.org/
Helen Adams Keller (27 juin 1880 à Tuscumbia, Alabama - 1er juin 1968) est une écrivaine, activiste et conférencière américaine. Bien qu'elle fût sourde, muette au début de sa vie, et aveugle elle parvint à obtenir un diplôme universitaire. Sa détermination a suscité l'admiration, principalement aux États-Unis. Elle a écrit 12 livres et de nombreux articles au cours de sa vie.
Helen Keller, un nom qui mérite d’être connu. Écrivaine américaine, née en 1880 dans un petit village d’Alabama, Helen est victime d’une maladie juvénile qui la rend sourde et aveugle à tout jamais. A 18 mois, elle se retrouve donc dans un univers noir et impénétrable, isolée de toute communication avec les autres. Cependant, après une période d’adaptation qui dura 5 ans, Helen parvint à communiquer de nouveau avec sa famille : elle utilisait une soixantaine de gestes pour se faire comprendre. Elle était très entourée par sa famille et ses amis, ce qui, d’après les spécialistes, l’a aidé à se surpasser. Sa mère l’accompagne dans un Institut spécialisé, afin de trouver des solutions à son handicap. Cette solution s’appelle Anne Sullivan, jeune malvoyante de 20 ans et ancienne étudiante de l’Institut. Anne est essentielle dans la vie d’Helen, et restera à ses côtés des dizaines et dizaines d’années. Elle apprit à Anne à communiquer avec ses mains en formant des lettres.