Cause
et conséquence
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Le vent a soufflé très violemment : un arbre est tombé
fait A fait B
1) La cause est un fait qui se produit avant un autre. Elle entraîne, provoque d'autres événements. La cause est considérée comme la source ou l'origine d'un autre fait.
2) La conséquence est un fait qui se produit après un autre. Elle est le résultat, le fruit, le produit de faits précédents.
Patrick voulait s'approcher car il n'y voyait pas. C'était difficile parce qu'il y avait beaucoup de monde autour des tribunes. La foule étant trop dense, il y renonça, pleurant de rage. Il s'irritait d'avoir négligé le conseil qu'on lui avait donné d'aller retenir sa place. Non qu'il ait refusé, mais il s'était fié, par optimisme, à sa chance. Il se sentait responsable de son échec. Sa mère qui le connaissait ne s'en étonna pas. Elle ne lui dit rien : elle savait sa susceptibilité; elle était peinée de le voir si profondément contrarié. |
L'expression de la cause.
1. Moyens d'exprimer la cause
a) Elle ne lui dit rien : elle savait sa susceptibilité. | Proposition indépendante juxtaposée, la cause est introduite par un deux-points explicatif. |
b) Il s'était fié par optimisme à sa chance. pleurant de rage |
Groupe nominal introduit par une préposition, complément criconstanciel de cause du verbe. |
c) Elle était
peinée de le voir
contrarié. Il s'irritait d'avoir négligé ce conseil. |
Groupe verbal à l'infinitif introduit par une préposition, complément circonstanciel de cause du verbe ou de l'attribut du sujet. |
d) Patrick voulait s'approcher car il n'y voyait rien. | Proposition coordonnée, le plus souvent introduite par car, mais aussi par d'autres adverbes qui ne sont pas des conjonctions de coordination. |
e) La foule étant trop dense, il y renonça. | Groupe verbal au participe présent ou au gérondif. |
f) Sa mère, qui le connaissait, ne lui en a pas parlé. | Proposition subordonnée relative explicative. Cette subordonnée est précédée d'une virgule à la différence de la déterminative. |
g) C'était difficile parce qu'il y avait beaucoup de monde. | Proposition subordonnée conjonctive. |
h) Il se sentait responsable de son échec. |
Complément de l'adjectif introduit par une préposition comme en b et en c. |
2. Les différentes conjonctions de subordination de cause
cause simple (ou réelle) La cause est souvent ignorée de la personne à qui l’on parle. |
parce que, comme, étant donné que, vu que, du fait que |
cause incontestable La cause est déjà connue ou censée être connue de la personne à qui l’on parle. Il s’agit d’une cause subjective qui permet de justifier un raisonnement. Elle contient une idée de reproche. |
puisque |
prétexte (cause fausse) |
sous prétexte que |
choix (alternative) entre deux
causes équivalentes |
soit que (...), soit que (...) : cause |
cause réfutée, cause avancée : une cause est repoussée en premier, la cause réelle est donnée ensuite | non que (...), mais parce que (...) |
3. Les différentes locutions prépositionnelles qui introduisent des groupes nominaux ou verbaux
cause simple | du fait de, à cause de, pour, en raison de |
cause positive Le résultat est considéré comme heureux ou réussi. |
grâce à (seulement avec un nom ou un pronom), avec (peut être négatif) |
cause négative Le résultat est considéré comme défavorable, pénible. |
à cause de (seulement avec un nom ou un pronom), faute de, par manque de, sans (peut-être aussi positif) |
prétexte | sous prétexte de |
cause liée à un degré, à une intensité ou à une répétition | à force de |
2 L'expression
de l'opposition et de la concession
Son physique était ingrat, sa voix ravissante. Bien que Simon l'écoutât avec plaisir, il ne pouvait se défendre d'un malaise. Quelque effort qu'il fît pour la regarder, il n'y parvenait pas. Il émanait d'elle, malgré l'intonation fascinante de sa voix, comme un charme maléfique. Lui, qui d'habitude était assez indifférent, sentait monter en lui une panique quoi qu'il inventât pour y rémédier ; si forte que fût d'ordinaire son énergie, elle demeurait, en ce moment, paralysée. Quand bien même il l'aurait voulu, il n'aurait pu partir ; au lieu de fuir, il restait cloué sur placer ; il voulait répondre, mais il gardait le silence, |
Les notions d'opposition et de concession
1. Distinguer opposition et concession
Ex:
a) Hélène est petite alors que son mari est grand. Opposition.
Quel est le rapport entre les deux faits ?
Le fait A est concommitant au fait B, il y a opposition entre les qualités de deux personnes, mais cette opposition ne débouche pas sur une impossibilité ou une difficulté, l'un n'empêche pas l'autre.
b) Bien qu'Hélène soit petite, elle joue au basket. Concession.
Quel est le rapport entre les deux faits ? Le fait A et le fait B se rapportent à la même personne, le premier pourrait empêcher le second, or ce n'est pas le cas. La difficulté est levée.
a) L'opposition relie deux faits ayant trait à des qualités situées sur le même plan.
b) La concession relie deux faits ayant trait à des qualités de valeur différente, le second fait est considéré comme plus important que le premier.
Je compare la concession à la cause :
Parce qu'Hélène est petite, elle ne joue pas au basket.
Parce qu'Hélène est paresseuse, elle ne joue pas au basket.
La concession exprime donc une forme particulière de cause, il s'agit d'une cause connotée positivement ou négative
2 . Le sens des mots
a) Le mot opposition est synonyme de contraire, contraste. On souligne une contradiction interne ou externe.
b) Le mot concession est synonyme d'accord. On accepte une idée pour en mettre une autre en valeur.
Quel intérêt ?
– Opposer ? Cela permet de mettre en relief, en valeur une idée. L'opposition permet de frapper les esprits.
Dans une argumentation, l'opposition servira à relier des parties (le pour, le contre), à envisager des aspects différents dans un paragraphe, à montrer ce qui semble peu logique.
– Concéder ? Dans une argumentation le fait de concéder une idée à l'adversaire montrera votre ouverture d'esprit et donnera plus d'importance à l'argument introduit. Cela peut aussi mettre en valeur un fait en montrant son côté exceptionnel. On laisse de côté un fait considéré comme accessoire, secondaire ou on se sert de ce fait pour faire ressortir le fait essentiel.
Les moyens d'exprimer l'opposition et la concession
Un groupe nominal introduit par une préposition ou un déterminant | malgré
l'intonation fascinante de sa voix Quelque effort qu'il fît pour la regarder, il n'y parvenait pas. |
Un groupe verbal à l'infinitif introduit par une préposition | Au lieu
de fuir, il restait cloué sur place |
Un verbe au participe présent ou au gérondif | Faisant
des efforts pour la regarder, il n'y parvenait pas. Tout en faisant des efforts pour la regarder, il n'y parvenait pas. |
Une apposition | Gourmand, j'ai été sobre. |
Des propositions indépendantes coordonnées | Il voulait répondre, mais il gardait le silence. |
Des propositions conjonctives subordonnées | Bien que
Simon l'écoutât avec plaisir, il ne pouvait se défendre
d'un malaise. Si forte que fût d'ordinaire son énergie, elle demeurait en ce moment paralysée. Quand bien même il l'aurait voulu, il n'aurait pu partir. |
Une proposition subordonnée relative explicative | Lui, qui d'habitude était assez indifférent, sentait monter en lui une panique. Il sentait monter en lui une panique quoi qu'il inventât pour y remédier. |
Des propositions indépendantes juxtaposées. | Son physique
était ingrat, sa voix ravissante |
Prépositions
et locutions introduisant des GN, pronoms, Gr. pronominaux malgré, en dépit de, à défaut de, au lieu de, à part, sauf, pour |
Prépositions
et locutions introduisant des GV à l'infinitif sans, pour, au lieu de, loin de |
Conjonctions
de coordination et adverbes exprimant l'opposition quoique, bien que, alors que, tandis que, quand, quand bien même, même si, si, au lieu que, loin que, si... que, tout... que, quelque... que, |
La subordonnée concessive
1. Les nuances de l'opposition
Les conjonctions de subordination identiques | Le mode du verbe de la subordonnée | La nuance exprimée | |
Quoiqu'il fasse jour, cette voiture roule avec les phares. | bien que | subjonctif | |
Tu es allé au cinéma tandis que tu devais rester à la maison. | alors que, quand | indicatif | temporelle |
a) Quand bien même il viendrait
aujourd'hui, il ne la trouverait plus. b) Même s'il vient aujourd'hui, il ne la trouvera plus. |
si |
conditionnel indicatif |
conditionnelle |
Loin qu'il se préoccupât de nous, il s'intéressait à elle. | au lieu que | subjonctif | exclusive, négative |
a) Si crédule que vous soyez,
vous ne pouvez lui faire confiance. b) Tout aimable qu'il paraît, il n'en ment pas moins. |
quelque... que | subjonctif indicatif |
intensité |
Il a voyagé comme prévu, sauf qu'il avait oublié son billet. | si ce n'est que | indicatif | exception |
2. Problèmes de construction
a) Quelle est la phrase incorrecte ?
– Malgré son retard, il est arrivé.
– Malgré qu'il soit en retard, il est arrivé.
La préposition malgré ne s'emploie qu'avec un nom ou un pronom.
Malgré que ne se trouve que dans la locution figée malgré qu'il en ait qui signifie « malgré soi, malgré lui ».
b) Quoique ou quoi que ?
– Quoi qu'on lui demandât, il le trouvait aussitôt.
Quoi que = quelle que soit la chose demandée...
Il s'agit d'une subordonnée relative indéfinie sans antécédent. On peut transformer la proposition afin de mettre en valeur le complément d'objet direct du verbe représenté par le pronom relatif complexe quoi que mis à la place d'un pronom indéfini. On lui demandait quoi que ce soit.
– Quoique je le lui aie demandé, il ne l'a pas trouvé.
Quoique = bien que...
Il s'agit d'une subordonnée conjonctive. La conjonction de subordination ne représente rien. Le verbe possède déjà un complément d'objet direct, mais ce pourrait être aussi un verbe intransitif.
c) Quelque ou quel que ?
– Quelle que soit l'heure, appelle-moi.
– Quelques conseils que je puisse lui donner, il n'écoute pas.
Quel(les) que = n'importe quelle heure qu'il soit...
Il s'agit d'une subordonnée relative indéfinie d'opposition.
Quelques précède un nom et ce nom est encadré par la locution quelque... que. La nature de quelque est adjectif indéfini, sa fonction est celle d'un déterminant du nom. La particule que est un pronom relatif complément de l'antécédent.
La proposition subordonnée relative indéfinie d'opposition doit être analysée comme une subordonnée conjonctive, elle est construite sans antécédent. Les constructions avec qui que et où que soulèvent moins de difficultés.
d) La proposition subordonnée conjonctive elliptique
– Quoique pauvre, il restait digne.
Le sujet des deux propositions doit être identique. Cette proposition elliptique ne doit pas être confondue avec la construction utilisant des épithètes détachés ou des noms en apposition :
– Pauvre, il restait digne.
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Lettres et langue française