chers enfants
J'ai conçu cette page de contes spécialement pour vous,tout en espérant faire briller l'étincelle de joie
dans votre regard d'enfant. les contes : un monde magique ! Moi même , j 'adore!Depuis mon enfance .MAMAN, je continue à raconter des contes à mes enfants....
Lisez bien ces contes !Il y'aura des contes qui s'ajouteront tout au long des mois.
dans votre regard d'enfant. les contes : un monde magique ! Moi même , j 'adore!Depuis mon enfance .MAMAN, je continue à raconter des contes à mes enfants....
Lisez bien ces contes !Il y'aura des contes qui s'ajouteront tout au long des mois.
Votre professeur Mme Oujidi
Sincères remerciements
stephane.deudon /Mme oujidi
stephane.deudon /Mme oujidi
Il était une fois une jolie petite fille que l'on appelait le Petit
Chaperon rouge parce qu'un jour, sa grand-mère lui avait
offert une jolie cape rouge surmontée d'un chaperon. Elle était si mignonne qu'elle ressemblait à un coquelicot tout rouge et, été comme hiver, elle était toujours vêtue de son chaperon rouge. Elle vivait avec ses parents dans une maison au bord de la forêt. Joyeuse et insouciante, elle passait son temps à gambader, le nez dans les nuages! Elle était très gentille et sage comme une image. Ce petit ange avait toujours mille pensées et mille cadeaux pour ses parents et sa chère grand-mère.
Chaperon rouge parce qu'un jour, sa grand-mère lui avait
offert une jolie cape rouge surmontée d'un chaperon. Elle était si mignonne qu'elle ressemblait à un coquelicot tout rouge et, été comme hiver, elle était toujours vêtue de son chaperon rouge. Elle vivait avec ses parents dans une maison au bord de la forêt. Joyeuse et insouciante, elle passait son temps à gambader, le nez dans les nuages! Elle était très gentille et sage comme une image. Ce petit ange avait toujours mille pensées et mille cadeaux pour ses parents et sa chère grand-mère.
Un beau matin, sa grand-mère tomba malade. La maman du petit chaperon rouge prépara un panier de bonnes choses et dit à sa fille: "Ta grand-mère est malade et ne peut bouger de son lit. Porte-lui cette galette et ce petit pot de beurre et passe le reste de la journée avec elle." Sa grand-mère habitait assez loin, dans un autre village. Pour se rendre chez elle, il fallait traverser la forêt. La route était semée de surprises et d'embûches.
Avant de partir, la maman du Petit Chaperon rouge lui fit donc quelques dernières recommandations: "Sois bien sage en chemin, ne parle à personne et surtout, n'oublie pas de rentrer avant la tombée de la nuit." Le Petit Chaperon rouge promit de bien faire attention et agita gaiement sa main. Le cœur léger, elle s'en alla. Elle trottinait sur le chemin tout en regardant les fleurs et les oiseaux des sous-bois. " Mère-grand serait sûrement ravie que je lui apporte aussi un joli bouquet de fleurs", pensa la petite fille, oubliant les conseils de sa maman. Et tandis qu'elle posait son panier pour cueillir quelques fleurs.
un gros loup bondit soudain de derrière un arbre! Il était affamé et avait l'air méchant. Mais comme il était aussi très rusé, il savait qu'il devait se montrer aimable pour ne pas effrayer la petite fille. Il ne voulait surtout pas voir s'enfuir son repas! Il prit donc sa voix la plus douce pour lui demander:
Je vous invite à Lire la suite de l'histoire .
http://stephane.deudon.free.fr/01_web_web/co/Module_01_4.html
La fin de l'histoire!!!!
Une fois ce travail de couture achevé, Mère-grand, le chasseur et le Petit Chaperon rouge se cachèrent derrière un arbre, non loin de la maison. Bientôt le loup se réveilla et ressentit une lourdeur d'estomac. Il quitta le lit pour aller boire un peu d'eau dans la mare qui se trouvait devant la maison. Il se pencha au-dessus de l'eau, mais y fut entraîné par le poids des pierres; il coula à pic au fond de la mare et s'y noya.
Vous aimez jouer!!!!!!!http://stephane.deudon.free.fr/01_web_web/co/Module_01_18.html
Il était une fois un vieux monsieur très gentil qui vivait tout seul
dans une jolie petite maison au pied de la montagne. Un matin, il partit au marché dans une carriole tirée par son vieil âne Cadichon............................
dans une jolie petite maison au pied de la montagne. Un matin, il partit au marché dans une carriole tirée par son vieil âne Cadichon............................
Cette petite chèvre-là, Monsieur Seguin comptait bien la garder longtemps. Le loup de la montagne avait déjà dévoré toutes ses autres chèvres. À peine rentré chez lui, Monsieur Seguin planta un piquet au milieu de son pré et il y attacha Blanchette au bout d'une longue corde.
Le premier jour, la chevrette était si heureuse de pouvoir brouter à loisir qu'elle ne s'aperçut même pas qu'elle était attachée...................
Le premier jour, la chevrette était si heureuse de pouvoir brouter à loisir qu'elle ne s'aperçut même pas qu'elle était attachée...................
Vous aimez lire la suite de l'histoire?
http://stephane.deudon.free.fr/54_web_web/co/01_web.html
Pauvre chèvre!!!!!!!!
Bientôt, elle ne bougea plus. Elle semblait endormie au milieu des fleurs. Le loup emporta alors dans sa tanière la chèvre de Monsieur Seguin et la dévora. Car chacun sait que les loups sont plus forts que les chèvres.
Et l'histoire de la chèvre de Monsieur Seguin
entièrement imaginée par Monsieur J.Combes
un voyage faisant triste fin pour une terreur!
Que diriez vous d'une visite
au musée Tartarin
à Tarascon
pour découvrir
ce qui reste du loup...
BIQUETTE 007
« Monsieur Seguin, je veux aller dans la montagne ! ». Depuis que Monsieur Seguin élevait des chèvres, ça ne ratait pas, l’une après l’autre servait de plat de résistance au Loup. Six, il s’en était fait dévorer, six ! Alors, sur ses vieux jours, il prit une décision énergique : il fallait en finir !
« Tu veux y aller ? Eh bien, tu iras, ma belle, mais puisque tu es la septième, tu seras «BIQUETTE 007 ». La chèvre, bien sûr, fit un bond de joie. Enfin elle allait découvrir la montagne ! Elle en frémissait de bonheur ! Erreur : elle ne savait pas ce qui l’attendait…
Mr Seguin l’équipa d’abord d’une balise Argos, système remarquable pour repérer l’animal quel que soit l’endroit où il se trouve. Il l’habitua aussi à porter deux piles électriques qui lui battaient les flancs. Il l’obligea à brouter l’herbe avec, tout près de sa barbiche de sous-officier, un micro-émetteur. Et en plus de tout ça et autres babioles, elle eut à subir un entraînement commando digne des barbouzes de Sa Majesté Britannique. Pour terminer, il lui attacha autour du cou un collier métallique qui allait de la tête aux pattes de devant. Quant à la nutrition, - aucun doute – elle tombait sous l’inculpation de dopage. Ah, elle avait grossi, la petite chèvre de Mr Seguin…
Quand le jour venu, elle arriva dans la montagne, ce fut un étonnement général. Habitués à voir passer des biquettes en sens unique, les vieux arbres se poussaient du coude en montrant du menton cet animal à avant blindé, les cornes luisantes d’acier (car chacune portait un électrode), bardée comme un mulet, têtu comme une mule et - suprême contrainte - surmonté d’une antenne-fouet. Certes, les toute-nouvelles fleurs continuaient à sentir bon tant qu’elles pouvaient, mais les vieux troncs, ceux qui savaient qu’elle était condamnée, en étaient tout émus. L’un d’eux hasarda :
-« Tu sais, à ta place, je n’insisterais pas. Le Loup… - T’ai-je demandé quelque chose, vieux débris ? » rétorqua-t-elle, accompagnant ses dires d’un regard méprisant qui coupa court à tout dialogue.
Relater la journée de notre amie dans la montagne, je ne m’y risquerai pas, d’autres l’ayant fait avant moi et ô combien mieux que moi. Aussi, arrivons-en au moment crucial, la rencontre.
Deux oreilles pointues, une bouche gourmande et un air étonné : notre loup n’en revenait pas ! Il n’avait jamais vu de chèvre si grosse ! Pourtant, c’était bien une chèvre puisqu’elle faisait « Mêêêê, mêêêê » tandis qu’au loin la trompe de Mr Seguin jouait l’air des trompettes d’Aïda, signal convenu qui signifiait « je te reçois 5 sur 5 ». Assis sur son arrière-train, il la regardait, se demandant s’il la mangerait toute entière ou s’il valait mieux éviter les excès de cholestérol et en faire deux repas. Ma foi, autant s’y mettre tout de suite : on verrait après, question appétit.
Il poussa un long hurlement, histoire de paniquer sa proie, passa plusieurs fois sa langue ruisselante sur ses babines et donna l’assaut. Ses crocs puissants se refermèrent sur le cou de la bête … et se rouvrirent instantanément sous l’effet d’une décharge électrique. Il resta hébété un instant, la gueule ouverte, ce qui profita à notre chèvre qui, d’un coup de corne, lui fit sauter trois dents de devant.
« Fa va pas être fimple » murmura-t-il.
Il essaya de prendre sa proie à revers mais les sabots l’attendaient et lui fermèrent un œil.
« Reviens, reviens » criait la chèvre au Loup qui n’en croyait pas ses oreilles, seul moyen de communication encore opérationnel. La trompe, en bas, avait changé de musique et la charge du 20° de cavalerie envahissait la vallée. Il n’allait pas se laisser impressionner par une chèvre tout de même ! Il aurait l’air fin vis à vis des autres loups ! Non mais, des fois … On va voir ce qu’on va voir !
Et on a vu. On a vu le fourré s’ouvrir, laissant apparaître le pharmacien Costecalde, le petit-fils du Président des Chasseurs de Casquettes de Tarascon que Mr Seguin avait convié pour l’occasion. Puis le petit-fils de Tartarin , tremblant comme une feuille, que les autres avaient fait passer devant dans la crainte d’un coup de fusil accidentel. Et Sauveplane qui bégayait plus que jamais et qui n’arrêtait pas de dire « la ch.. la ch… » en montrant Biquette, et bien d’autres encore, superbes dans leur tenue de combat (sauf Costecalde qui portait la veste de son grand-père – Que voulez-vous, la pharmacie n’est plus ce qu’elle était…) . « Feu » cria ce dernier. Une pétarade envoya le Loup retrouver ses ancêtres. Ce fut comme si on avait ouvert les vannes à un tumulte grandissant, chacun expliquant à son voisin qui ne l’écoutait pas comment il avait tiré le fauve, avec quel plomb, non plutôt avec des chevrotines etc.. « La ch… la ch… » répétait Sauveplane. « Et qu’est-ce qu’il dit ? Il joue au train ? » Eh non, braves gens, il voulait juste dire que la chèvre avait réussi à se débarrasser de son équipement et laissant les braillards commenter leur exploit, elle partait libre, vers les sommets. De vrais chasseurs l’ont aperçue, depuis, accompagnant un chamois de superbe prestance.
Et si vous allez un jour visiter le Musée TARTARIN, à Tarascon, juste à côté d’un lion empaillé, vous trouverez une peau. C’est tout ce qui reste du Loup. On a essayé de le naturaliser, lui aussi, mais il y avait tellement de trous dans la peau que la paille sortait et faisait désordre. Triste fin pour une terreur.
Julien Combes. 1996
Une belle histoire à lirehttp://stephane.deudon.free.fr/08_web_web/co/Module_01_4.html
Le petit Poucet
Il était une fois, à la lisière d'une grande forêt, un bûcheron et sa femme qui avaient sept fils. À sa naissance, le plus jeune n'était pas plus grand que le pouce. Pour cette raison, ils l'avaient appelé le Petit Poucet. Mais ils étaient très pauvres et avaient bien du mal à nourrir leurs enfants. Un soir, il ne leur resta plus qu'un petit morceau de pain. Le bûcheron s'assit alors auprès de sa femme et lui dit, le cœur serré de douleur:
"Je ne veux pas voir mes enfants mourir de faim devant mes yeux. J'aime encore mieux les abandonner dans la forêt plutôt que de les entendre pleurer sans rien pouvoir faire. Demain matin, nous les emmènerons couper du bois avec nous, et pendant qu'ils seront occupés à préparer les fagots, nous partirons sans rien dire.".................!!!!!!!!
Lorsque les enfants s'aperçurent que leurs parents étaient partis sans eux, ils se mirent à pleurer.
"N'ayez pas peur, dit le Petit Poucet. Je sais comment vous ramener à la maison. Suivez-moi ! Le Petit Poucet, qui avait semé ses petits cailloux blancs tout au long du chemin, put facilement retrouver la maison à travers les arbres. Arrivés chez eux, les enfants écoutèrent derrière la porte ce que disaient leurs parents.
- Voici la viande que j'ai achetée avec les dix écus que nous a enfin rendus le seigneur du village voisin, disait le bûcheron à son épouse.
- Hélas, si seulement nos enfants pouvaient profiter de ce repas ! C'est toi qui as voulu les perdre. Que deviennent-ils maintenant dans cette forêt? Peut-être les loups les ont-ils déjà dévorés?" se lamentait sa femme.
Peau d’âne
Il était une fois, dans un riche royaume, un roi qui était très heureux. Il était aimé de son peuple et ses voisins le respectaient. Il avait épousé une belle et douce princesse et les deux époux s'aimaient tendrement. Ils avaient une fille unique qui s'appelait Isaure. La beauté de la petite princesse n'avait d'égal que sa gentillesse et sa grâce. Le roi possédait de vastes écuries où l'on trouvait les plus beaux chevaux du monde. Pourtant, ceux qui visitaient ces lieux en sortaient toujours fort surpris: à la plus belle place de l'écurie, vivait un vieil âne
C'étaient les égards prodigués à un âne qui logeait dans une pièce voisine deaux longues oreilles que l'on soignait particulièrement. Mais ce qu'ils ignoraient, c'est que cet animal était un âne magique: toutes les nuits, il recouvrait sa litière de beaux écus d'or qui faisaient la fortune du royaume..............!!!!
La princesse embrassa la fée, se couvrit de la peau d'âne et partit. Après avoir marché longtemps, elle arriva dans un village.
Vêtue comme une mendiante et repoussante de saleté avec sa peau d'âne sur le dos, elle finit par être engagée par une fermière pour laver les torchons, nettoyer l'auge des cochons et conduire les moutons. Peu à peu, les villageois s'habituèrent à elle et l'appelèrent Peau d'Âne.
Vêtue comme une mendiante et repoussante de saleté avec sa peau d'âne sur le dos, elle finit par être engagée par une fermière pour laver les torchons, nettoyer l'auge des cochons et conduire les moutons. Peu à peu, les villageois s'habituèrent à elle et l'appelèrent Peau d'Âne.
"Donnez-moi votre main," demanda le prince.
Peau d'Âne sortit alors de dessous la peau noire et crasseuse de l'animal une petite main si fine et si délicate que tous restèrent muets de stupeur. Le prince se pencha pour enfiler l'anneau: la bague s'ajustait parfaitement au doigt de la jeune fille.
La princesse Isaure ôta alors sa peau d'âne et apparut dans toute sa beauté, revêtue de sa robe couleur de soleil. Le roi, la reine en furent tout éblouis. Le prince tomba à ses genoux:
La suite de l'histoire
http://stephane.deudon.free.fr/19_web_web/co/Module_01_15.html
Il était une fois un jeune garçon nommé Aladin. Il vivait avec sa mère, une couturière qui travaillait durement pour gagner sa vie, dans une ville magnifique de l'ancienne Arabie.
Un jour qu'Aladin rentrait chez lui, il rencontra un inconnu qui attendait devant la porte de sa maison. Il était vêtu d'un grand manteau et sa tête était couverte d'un turban.
" Dis-moi, mon garçon, ton père ne s'appelle-t-il pas Mustafa le tailleur ?
- Si monsieur, mais il est mort il y a bien longtemps.
- Mais par Allah ! Je suis ton oncle et ton père était mon frère adoré." Chaque jour je pleure sa disparition, poursuivit l'homme au turban.
Il raconta à Aladin de si nombreux souvenirs concernant son père que le jeune garçon en fut ému................................................
Aussitôt, Aladin tomba éperdument amoureux de la princesse et se jura de demander sa main au sultan dès le lendemain. À peine le soleil fut-il levé, qu'Aladin se rendit au palais où le sultan accepta de le recevoir. Quand il fut dans la salle du trône, il s'inclina devant le sultan avec respect:
"Votre Majesté, je viens vous demander la main de la princesse, votre fille.
Le sultan éclata de rire:
- Comment oses-tu te présenter ainsi devant moi et me faire une telle requête? Si tu tiens tant à épouser ma fille, tu n'as qu'à m'envoyer une armée pour assurer ma garde personnelle!"
Et il congédia Aladin.
Une belle histoire à lire
http://stephane.deudon.free.fr/02_web_web/co/Module_01_9.html
Il était une fois un très vieux meunier qui avait réuni ses trois fils pour leur parler une dernière fois avant de mourir:
"J'ai travaillé dur pendant toute ma vie. Mais hélas, je ne vous laisse qu'un moulin, un âne et un chat."
Le partage fut simple. L'aîné eut le moulin, le second eut l'âne et le plus jeune n'eut que le chat .
Le pauvre garçon ne pouvait se consoler d'avoir un si maigre héritage:
"Mes frères pourront gagner leur vie honnêtement s'ils travaillent ensemble. Mais moi, je me demande bien ce que je vais faire de ce chat !"
Le chat, qui était très malin, avait deviné les pensées de son maître et lui dit:
"Ne soyez pas triste ! Si vous me donnez un sac et une paire de bottes pour aller dans les bois, vous verrez que tout s'arrangera."
Le fils du meunier avait vu bien souvent ce chat faire mille tours amusants pour attraper des souris: parfois, il se pendait par les pieds pour leur sauter dessus au moment où elles passaient!
Tout content de lui, le chat botté courut au château du roi pour lui apporter le fruit de sa chasse. Des gardes le menèrent devant le trône. Le chat botté fit, en signe de respect, une belle révérence devant le roi, et lui dit:
"Majesté, voici un lapin que Monsieur le marquis de Carabas m'a chargé de vous offrir.
Le chat botté venait d'inventer le nom de son maître. Le roi, bien qu'un peu surpris de recevoir un lapin de quelqu'un qu'il ne connaissait pas, fut ravi et flatté de ce cadeau:
-Dis au marquis de Carabas que je le remercie."
Quelques jours plus tard, le chat botté mit des graines dans son sac et alla se cacher dans un champ de blé en laissant le sac grand ouvert. Il n'attendit pas longtemps. Deux perdrix insouciantes vinrent picorer les graines et entrèrent dans le sac. Aussitôt, le chat botté tira sur les cordons pour les attraper. Puis il se rendit au château du roi:
"Majesté, votre Altesse, acceptez ces perdrix en cadeau de la part de mon maître, Monsieur le marquis de Carabas.
-Je suis charmé de cette nouvelle attention, dit le roi. Tu remercieras ton maître de ma part,"
Et, pour récompenser le chat botté, il lui fit servir un délicieux repas. Dans les jours qui suivirent, le chat botté continua à rendre visite au Roi, apportant toujours de nouveaux cadeaux. Le roi était enchanté. Il aimait beaucoup ce chat botté aux si bonnes manières.
La suite
de l'histoire
http://stephane.deudon.free.fr/04_web_web/co/Module_01_5.html
Il était autrefois dans une lointaine forêt un bûcheron qui vivait tant bien que mal dans une modeste cabane en compagnie de son épouse.
Le matin il allait par les bois scier, abattre, couper, tailler les arbres et débroussailler, ce qui lui permettait de vivre tranquille avec Fanchon sa compagne. Bien entendu ils ne vivaient pas dans le luxe mais après tout se disaient-il sagement, le peu que nous avons nous contente.
Parfois ils se prennaient l'un et l'autre à rêver d'une autre vie, une vie d'opulence, de richesses, d'or, de bijoux mais tout cela restait du domaine du rêve.
Un jour que Blaise, le bûcheron, s'apprêtait à donner son premier coup de hache matinal, il entendit un bruit étrange qu'il ne reconnaissait pas.
Il avait l'habitude des bruits de la forêt: le craquement des vieilles branches, le sautillement des oiseaux sur les feuilles sèches, l'appel du coucou ou de la mésange, le croassement des grenouilles... tout cela il les avaient entendus maintes et maintes fois, mais ce bruit là, c'était la première fois.
Bien qu'il n'était pas d'un caractère inquiet, il n'était pas non plus parmi les hommes les plus téméraires. Il essaya de ne plus y prêter attention, mais le bruit revint plus fort encore. La hache à la main il fit quelques pas autour de l'arbre mais il ne vit absolument rien.
Il s'apprêtait une nouvelle fois à se remettre à l'ouvrage mais le bruit se fit plus distinct et, la hache levée, il entendit clairement une voix caverneuse et puissante s'adresser à lui:
"Bucheron de la forêt, le moment est venu pour toi de réaliser trois de tes voeux les plus chers"
Bien qu'il n'était pas d'un caractère inquiet, il n'était pas non plus parmi les hommes les plus téméraires. Il essaya de ne plus y prêter attention, mais le bruit revint plus fort encore. La hache à la main il fit quelques pas autour de l'arbre mais il ne vit absolument rien.
Il s'apprêtait une nouvelle fois à se remettre à l'ouvrage mais le bruit se fit plus distinct et, la hache levée, il entendit clairement une voix caverneuse et puissante s'adresser à lui:
"Bucheron de la forêt, le moment est venu pour toi de réaliser trois de tes voeux les plus chers"
Le bûcheron, ayant posé sa hache, tourna une nouvelle fois autour de l'arbre. Mais, pas plus que l'instant d'avant il ne découvrit la source de ces paroles. Et la voix recommença: "Bûcheron de la forêt, le moment est venu pour toi de réaliser trois de tes voeux les plus chers"
Sans doute enhardi par la curiosité, Blaise s'adressa à l'arbre:
- Est-ce toi l'arbre qui me parle?
Mais seul le vent lui répondit. Alors, essayant à nouveau de chasser ce souvenir de son esprit, Blaise reprit sa hache et s'apprêta à se remettre au travail. Comme il faut s'en douter, une troisième fois la voix s'éleva: "Bûcheron de la forêt, le moment est venu pour toi de réaliser trois de tes voeux les plus chers"
Cette fois-ci le bûcheron osa davantage encore et s'adressa au ciel:
- Est-ce toi le ciel qui me parle?
Et seul le vent lui répondit. Devant un aussi grand mystère Blaise décida de renoncer à couper son arbre et prit le chemin du retour.
Arrivé à la cabane il trouva Fanchon en train de soigner leurs trois maigres poules.
- Fanchon, Fanchon, appela-t-il, viens donc que je te raconte l'aventure qui m'arrive.
Fanchon un peu surprise de voir son Blaise déjà de retour de la forêt, jeta les derniers grains aux poules et arriva près de lui. Ils s'assirent sur le banc de pierre et là Blaise en lui tenant la main lui raconta.
- C'était une voix.. une voix qui venait de nulle part! Trois souhaits disait-elle...
- Eh bien, ce sera sans doute l'esprit de la forêt ou des campanules, qu'importe d'où elle vient puisqu'elle nous veut du bien!
- Tu as sans doute raison ma Fanchon... qu'importe qui elle est si trois de nos souhaits peuvent se réaliser! Qu'allons nous donc souhaiter ma Fanchon? Des coffres remplis d'or?
Fanchon pensive s'imaginait puisant dans de grands coffres pour aller s'offrir robes et bijoux mais l'air plus raisonable tout à coup elle dit:
- À quoi nous servirait la richesse si nous venons à tomber malades? Peut-être faudrait-il souhaiter la santé?
- Tu as raison Fanchon, peut-être le premier souhait doit être celui de la santé... comme c'est difficile de choisir
- C'était une voix.. une voix qui venait de nulle part! Trois souhaits disait-elle...
- Eh bien, ce sera sans doute l'esprit de la forêt ou des campanules, qu'importe d'où elle vient puisqu'elle nous veut du bien!
- Tu as sans doute raison ma Fanchon... qu'importe qui elle est si trois de nos souhaits peuvent se réaliser! Qu'allons nous donc souhaiter ma Fanchon? Des coffres remplis d'or?
Fanchon pensive s'imaginait puisant dans de grands coffres pour aller s'offrir robes et bijoux mais l'air plus raisonable tout à coup elle dit:
- À quoi nous servirait la richesse si nous venons à tomber malades? Peut-être faudrait-il souhaiter la santé?
- Tu as raison Fanchon, peut-être le premier souhait doit être celui de la santé... comme c'est difficile de choisir
Ils restèrent là pensifs et le temps passait sans qu'ils s'en aperçoivent. Tant et si bien que l'appétit commença à s'éveiller dans l'estomac de Blaise et, sans beaucoup de bon sens il s'écria: - Ah! tout cela m'a creusé et je souhaiterai bien voir là tout de suite une bonne livre de bon boudin frais!
À peine eut-il finit de proférer ces paroles qu'une bonne livre de boudin frais apparut dans un grand plat, là, juste devant leurs yeux ébahis!
- Misère! Comme tu es sot mon Blaise! cria Fanchon en se levant d'un bond du banc. Voilà bien ton pauvre esprit qui se met à souhaiter du boudin alors que nous n'avons que trois souhaits! Mais que peux-tu bien avoir dans ton cerveau pour ne point réfléchir plus que ça?!!
Blaise, bien penaud de son erreur, se fâcha lui aussi contre lui, mais surtout contre sa femme qui ne cessait de l'accabler. - Tout le monde peut se tromper! Te voilà bien avancée de te mettre dans un tel état contre moi! Tu n'avais qu'à proposer ton voeu au lieu de me laisser là avec la faim au ventre!
et par une grande étourderie causée sans doute par la colère Blaise ajouta:
- Que ce boudin te pende au nez, toi qui prétends ne jamais te tromper!
Et, tout aussitôt, la bonne livre de boudin frais vint tranquillement se coller sur le nez de la pauvre Fanchon!
Elle ne savait pas si elle devait en rire ou en pleurer tellement la situation était incongrue et cocasse! Alors que pour la première fois de leur vie ils allaient pouvoir réaliser leurs rêves, elle se retrouvait là, devant leur pauvre cabane, un boudin lui pendant au nez!
Et elle avait beau tirer dessus, impossible de l'enlever de là et, pire encore pour elle, ce bout de boudin là l'empêchait de parler se mettant en travers de sa bouche à chaque fois qu'elle tentait de l'ouvrir.
Blaise lui, se taisait également, non pas que le boudin l'empêchait de s'exprimer, mais qu'il ne trouvait point de mot pour dire ses sentiments. Il restait hébété de ce qu'il venait de voir, de ce qu'il venait de faire avec d'aussi sots souhaits!
- Eh bien, ma petite Fanchonnette, bredouilla-t-il au bout de quelques minutes de silence, plus besoin de nous tracasser pour trouver le troisième souhait... la seule chose que je désire maintenant c'est que ce boudin retourne dans le plat et que tu redeviennes aussi jolie qu'avant avec ton si mignon petit bout de nez...
Blaise lui, se taisait également, non pas que le boudin l'empêchait de s'exprimer, mais qu'il ne trouvait point de mot pour dire ses sentiments. Il restait hébété de ce qu'il venait de voir, de ce qu'il venait de faire avec d'aussi sots souhaits!
- Eh bien, ma petite Fanchonnette, bredouilla-t-il au bout de quelques minutes de silence, plus besoin de nous tracasser pour trouver le troisième souhait... la seule chose que je désire maintenant c'est que ce boudin retourne dans le plat et que tu redeviennes aussi jolie qu'avant avec ton si mignon petit bout de nez...
Et, ce souhait énoncé, le boudin quitta la figure de Fanchon et elle se retrouva comme elle était au début de l'histoire. - Il ne nous reste plus qu'à le faire cuire et à nous régaler, se mit à rire Blaise. Voilà bien notre bonheur Fanchon, plus que toutes les pièces d'or du monde et tous les souhaits qui causent du tracas, je préfère ton minois et ta douce et tendre compagnie.
Devant leur humble logis, Fanchon et Blaise s'embrassaient et rêvaient pendant que le boudin grésillait dans la poêle.
La nuit était tombée et le récit ainsi s'achève.
Il était une fois
Quelqu'un pensa alors qu'on devait faire revenir les chats, mais les rats les mirent en fuite.
Ils étaient très heureux tous ces rats: moyens, petits ou grands; ils trouvaient tout ce qu'il fallait dans les greniers et dans les cuisines garnies d'immenses fromages.
Les pauvres citadins ne sachant plus que faire s'adressèrent au maire de la ville qui promettait " j'essaierai, je tenterai,
je ne sais pas......" et cela en restait là.
Un beau matin, un petit bonhomme tout fluet, plein de verve et de gaîté dit au maire: "Moi je vous délivrerai des rats mais en échange il me faudra milles pièces d'or." Le maire acceptât et ils échangèrent une poignée de mains pour sceller leur accord.
Aussitôt le petit bonhomme prit sa flûte et en joua deux ou trois notes.
Les rats sortirent de leurs trous et le suivirent.
Le petit bonhomme continua à jouer de la flûte dans la rue.
Des multitudes de rats affluèrent ensorcelés.
Dans leurs petites cervelles, ils voyaient des montagnes de fromages rien que pour eux, des gardes-mangers pleins de bonnes choses à dévorer.
"Tout cela est pour vous " leur promettait la musique qui les attirait et les fascinaient.
La marche triomphale du joueur de flûte continuait.
De toutes les maisons sortaient des centaines et des centaines de rats, même les plus malins obéissaient à cette musique magique tellement envoûtante.
Et les gens de la ville stupéfaits et heureux criaient : " Ils s'en vont, ils s'en vont ! Mais cela serait-il possible? Quel bonheur, que le Ciel soit loué."
Finalement, une fois tous les rats rassemblés,
le joueur de flûte se dirigea vers la rivière, les petites bêtes de plus en plus sous le charme le suivirent, l'homme entra dans l'eau jusqu'au cou et les rats le suivaient toujours, les yeux fermés, fascinés et confiants.
Il s'arrêta au milieu du courant tout en continuant à jouer.
Les rats, épuisés par leur nage forcée, engourdis par la musique dont ils ne pouvaient s'arracher, se noyèrent jusqu'au dernier.
Alors le petit homme sortit de la rivière, se secoua et se rendit chez le maire pour recevoir la récompense bien méritée.
Le maire, fronça le sourcil et lui dit: "
Que veux-tu ?" " Etre payé pour tout ce que j'ai fait pour la ville."
" Mille pièces d'or pour avoir joué de la flûte à peine plus d'une heure ? "
"Sans moi, dit le petit homme, les rats auraient tout détruit même vos maisons. "
" Eh bien, je ne te donne rien, même pas un sous." dit le maire.
" Demande l'avis de tes citoyens" répliqua le joueur de flûte.
Le maire se mit au balcon et demanda l'avis de ces concitoyens,
aussi avares que lui, ceux-ci l'approuvèrent.
Alors le petit joueur de flûte profondément affligé et furieux menaça:
"Il vous en cuira! et vous regretterez votre lésinerie."
Et le petit homme partit, jouant de sa flûte d'abord très fort, puis ses doigts si agiles émirent des sons très doux. Et on vit très vite des têtes d'enfants regarder aux fenêtres. Puis un gamin sortit de chez lui, et contempla avec enthousiasme l'homme qui jouait si bien.
Vint un deuxième, puis un autre et tous le regardaient envoûtés.
Celui-ci jouait toujours; sa musique devenait plus douce et plus captivante et leur faisait imaginer des pays merveilleux où ils n'auraient qu'à s'amuser
sans jamais être grondés.
Et ainsi cette bande d'enfants devenait de plus en plus nombreuse. Tous étaient heureux, riaient, chantaient et se tenaient par la main tout en suivant de plus en plus vite le joueur de flûte.
Les parents se mirent à la poursuite leurs enfants qui s'en allaient à l'aventure, ensorcelés par le petit homme.
"N'allez pas avec lui, revenez avec nous, par pitié." criaient les parents, désespérés et cherchant à les rattraper.
Mais ils se fatiguèrent bien vite et les perdirent de vue.
Le maire, enfermé dans sa maison s'arrachait les cheveux.
Pendant ce temps le joueur de flûte suivis des enfants qui chantaient à tue-tête, arrivèrent à la montagne située derrière la ville,
Ils étaient si heureux que personne n'aurait jamais pu les faire changer de route.
Au son de la flûte la montagne s'entrouvit et tous, le joueur de flûte en tête, passèrent l'un après l'autre à travers la porte qui se referma aussitôt.
Resta dehors un petit boiteux qui n'avait pu marcher aussi vite que les autres.
Lorsqu'ils arrivèrent les citoyens le trouvèrent en pleurs si triste de n'avoir pu entrer avec ses compagnons.
Des enfants il n'y avait plus trace et personne n'a jamais su ce qu'il en était advenu.
Cendrillon
Il était une fois un Gentilhomme qui épousa en secondes noces une femme, la plus hautaine et la plus fière qu'on eût jamais vue. Elle avait deux filles de son humeur, et qui lui ressemblaient en toutes choses. Le Mari avait de son côté une jeune fille, mais d'une douceur et d'une bonté sans exemple ; elle tenait cela de sa Mère, qui était la meilleure personne du monde. Les noces ne furent pas plus tôt faites, que la Belle-mère fit éclater sa mauvaise humeur; elle ne put souffrir les bonnes qualités de cette jeune enfant, qui rendaient ses filles encore plus haïssables. Elle la chargea des plus viles occupations de la Maison: c'était elle qui nettoyait la vaisselle et les montées, qui frottait la chambre de Madame, et celles de Mesdemoiselles ses filles ; elle couchait tout au haut de la maison, dans un grenier, sur une méchante paillasse, pendant que ses soeurs étaient dans des chambres parquetées, où elles avaient des lits des plus à la mode, et des miroirs où elles se voyaient depuis les pieds jusqu'à la tête. La pauvre rifle souffrait tout avec patience, et n'osait s'en plaindre à son père qui l'aurait grondée, parce que sa femme le gouvernait entièrement.
Lorsqu'elle avait fait son ouvrage, elle s'allait mettre au coin de la cheminée, et s'asseoir dans les cendres, ce qui faisait qu'on l'appelait communément dans le logis Culcendron. La cadette, qui n'était pas si malhonnête que son aînée, l'appelait Cendrillon; cependant Cendrillon, avec ses méchants habits, ne laissait pas d'être cent fois plus belle que ses soeurs, quoique vêtues très magnifiquement
Il arriva que le Fils du Roi donna un bal, et qu'il en pria toutes les personnes de qualité : nos deux Demoiselles en furent aussi priées, car elles faisaient grande figure dans le Pays. Les voilà bien aises et bien occupées à choisir les habits et les coiffures qui leur siéraient le mieux ; nouvelle peine pour Cendrillon, car c'était elle qui repassait le linge de ses soeurs et qui godronnait leurs manchettes. On ne parlait que de la manière dont on s'habillerait. Moi, dit l'aînée, je mettrai mon habit de velours rouge et ma garniture d'Angleterre. Moi, dit la cadette, je n'aurai que ma jupe ordinaire; mais en récompense, je mettrai mon manteau à fleurs d'or et ma barrière de diamants, qui n'est pas des plus indifférentes.
On envoya quérir la bonne coiffeuse, pour dresser les cornettes à deux rangs, et on fit acheter des mouches de la bonne Faiseuse : elles appelèrent Cendrillon pour lui demander son avis, car elle avait le goût bon. Cendrillon les conseilla le mieux du monde, et s'offrit même à les coiffer ; ce qu'elles voulurent bien. En les coiffant, elles lui disaient: Cendrillon, serais-tu bien aise d'aller au Bal ? Hélas, Mesdemoiselles, vous vous moquez de moi, ce n'est pas là ce qu'il me faut. Tu as raison, on rirait bien si on voyait un Culcendron aller au Bal. Une autre que Cendrillon les aurait coiffées de travers ; mais elle était bonne, et elle les coiffa parfaitement bien. Elles furent transportées de joie. On rompit plus de douze lacets à force de les serrer pour leur rendre la taille plus menue, et elles étaient toujours devant leur miroir.
Enfin l'heureux jour arriva, on partit, et Cendrillon les suivit des yeux le plus longtemps qu'elle put ; lorsqu'elle ne les vit plus, elle se mit à pleurer. Sa Marraine qui la vit toute en pleurs, lui demanda ce qu'elle avait. Je voudrais bien... je voudrais bien... Elle pleurait si fort qu'elle ne put achever. Sa Marraine, qui était Fée, lui dit : Tu voudrais bien aller au Bal, n'est-ce pas ? Hélas oui, dit Cendrillon en soupirant. Hé bien, seras-tu bonne fille ? dit sa Marraine, je t'y ferai aller. Elle la mena dans sa chambre, et lui dit : Va dans le jardin et apporte-moi une citrouille. Cendrillon alla aussitôt cueillir la plus belle qu'elle put trouver, et la porta à sa Marraine, ne pouvant deviner comment cette citrouille la pourrait faire aller au Bal. Sa Marraine la creusa, et n'ayant laissé que l'écorce, la frappa de sa baguette, et la citrouille fut aussitôt changée en un beau carrosse tout doré. Ensuite elle alla regarder dans sa souricière, où elle trouva six souris toutes envie; elle dit à Cendrillon de lever un peu la trappe de la souricière, et à chaque souris qui sortait, elle lui donnait un coup de baguette, et la souris était aussitôt changée en un beau cheval ; ce qui fit un bel attelage de six chevaux, d'un beau gris de souris pommelé. Comme elle était en peine de quoi elle ferait un Cocher : Je vais voir, dit Cendrillon, s'il n'y a point quelque rat dans la ratière, nous en ferons un Cocher. Tu as raison, dit sa Marraine, va voir. Cendrillon lui apporta la ratière, où il y avait trois gros rats. La Fée en prit un d'entre les trois, à cause de sa maîtresse barbe, et l'ayant touché, il fut changé en un gros Cocher, qui avait une des plus belles moustaches qu'on ait jamais vues. Ensuite elle lui dit : Va dans le jardin, tu y trouveras six lézards derrière l'arrosoir, apporte les-moi. Elle ne les eut pas plus tôt apportés que la Marraine les changea en six Laquais, qui montèrent aussitôt derrière le carrosse avec leurs habits chamarrés, et qui s'y tenaient attachés, comme s'ils n'eussent fait autre chose toute leur vie. La Fée dit alors à Cendrillon : Hé bien, voilà de quoi aller au Bal, n'es-tu pas bien aise ? Oui, mais est-ce que j'irai comme cela avec mes vilains habits? Sa Marraine ne fit que la toucher avec sa baguette, et en même temps ses habits furent changés en des habits de drap d'or et d'argent tout chamarrés de pierreries ; elle lui donna ensuite une paire de pantoufles de verre, les plus jolies du monde. Quand elle fut ainsi parée, elle monta en carrosse; mais sa Marraine lui recommanda sur toutes choses de ne pas passer minuit, l'avertissant que si elle demeurait au Bal un moment davantage, son carrosse redeviendrait citrouille, ses chevaux des souris, ses laquais des lézards, et que ses vieux habits reprendraient leur première forme.
Elle promit à sa Marraine qu'elle ne manquerait pas de sortir du Bal avant minuit. Elle part, ne se sentant pas de joie. Le Fils du Roi, qu'on alla avertir qu'il venait d'arriver une grande Princesse qu'on ne connaissait point, courut la recevoir ; il lui donna la main à la descente du carrosse, et la mena dans la salle où était la compagnie. Il se fit alors un grand silence; on cessa de danser et les violons ne jouèrent plus, tant on était attentif à contempler les grandes beautés de cette inconnue. On n'entendait qu'un bruit confus: Ah, qu'elle est belle ! Le Roi même, tout vieux qu'il était, ne laissait pas de la regarder et de dire tout bas à la Reine qu'il y avait longtemps qu'il n'avait vu une si belle et si aimable personne. Toutes les Dames étaient attentives à considérer sa coiffure et ses habits, pour en avoir dès le lendemain de semblables, pourvu qu'il se trouvât des étoffes assez belles, et des ouvriers assez habiles. Le Fils du Roi la mit à la place la plus honorable, et ensuite la prit pour la mener danser.
Elle dansa avec tant de grâce, qu'on l'admira encore davantage. On apporta une fort belle collation, dont le jeune Prince ne mangea point, tant il était occupé à la considérer. Elle alla s'asseoir auprès de ses soeurs, et leur fit mille honnêtetés : elle leur fit part des oranges et des citrons que le Prince lui avait donnés, ce qui les étonna fort, car elles ne la connaissaient point. Lorsqu'elles causaient ainsi, Cendrillon entendit sonner onze heures trois quarts : elle fit aussitôt une grande révérence à la compagnie, et s'en alla le plus vite qu'elle put. Dès qu'elle fut arrivée, elle alla trouver sa Marraine, et après l'avoir remerciée, elle lui dit qu'elle souhaiterait bien aller encore le lendemain au Bal, parce que le Fils du Roi l'en avait priée. Comme elle était occupée à raconter à sa Marraine tout ce qui s'était passé au Bal, les deux soeurs heurtèrent à la porte ; Cendrillon leur alla ouvrir.
Que vous êtes longtemps à revenir ! leur dit-elle en bâillant, et se frottant les yeux, et en s'étendant comme si elle n'eût fait que de se réveiller; elle n'avait cependant pas eu envie de dormir depuis qu'elles s'étaient quittées. Si tu étais venue au Bal, lui dit une de ses soeurs, tu ne t'y serais pas ennuyée : il y est venu la plus belle Princesse, la plus belle qu'on puisse jamais voir, elle nous a fait mille civilités, elle nous a donné des oranges et des citrons. Cendrillon ne se sentait pas de joie: elle leur demanda le nom de cette Princesse ; mais elles lui répondirent qu'on ne la connaissait pas, que le Fils du Roi en était fort en peine, et qu'il donnerait toutes choses au monde pour savoir qui elle était. Cendrillon sourit et leur dit : Elle était donc bien belle ? Mon Dieu, que vous êtes heureuses, ne pourrais-je point la voir ? Hélas ! Mademoiselle Javotte, prêtez-moi votre habit jaune que vous mettez tous les jours. Vraiment, dit Mademoiselle Javotte, je suis de cet avis, prêtez votre habit à un vilain Culcendron comme cela: il faudrait que je fusse bien folle. Cendrillon s'attendait bien à ce refus, et elle en fut bien aise, car elle aurait été grandement embarrassée si sa soeur eût bien voulu lui prêter son habit. Le lendemain les deux soeurs furent au Bal, et Cendrillon aussi, mais encore plus parée que la première fois. Le Fils du Roi fut toujours auprès d'elle, et ne cessa de lui conter des douceurs ; la jeune Demoiselle ne s'ennuyait point, et oublia ce que sa Marraine lui avait recommandé, de sorte qu'elle entendit sonner le premier coup de minuit, lorsqu'elle ne croyait pas qu'il fût encore onze heures :
elle se leva et s'enfuit aussi légèrement qu'aurait fait une biche : le Prince la suivit, mais il ne put l'attraper ; elle laissa tomber une de ses pantoufles de verre, que le Prince ramassa bien soigneusement.
Cendrillon arriva chez elle bien essoufflée, sans carrosse, sans laquais, et avec ses méchants habits, rien ne lui étant resté de toute sa magnificence qu'une de ses petites pantoufles, la pareille de celle qu'elle avait laissée tomber. On demanda aux Gardes de la porte du Palais s'ils n'avaient point vu sortir une Princesse ; ils dirent qu'ils n'avaient vu sortir personne, qu'une jeune fille fort mal vêtue, et qui avait plus l'air d'une Paysanne que d'une Demoiselle. Quand ses deux soeurs revinrent du Bal, Cendrillon leur demanda si elles s'étaient encore bien diverties, et si la belle Dame y avait été ; elles lui dirent que oui, mais qu'elle s'était enfuie lorsque minuit avait sonné, et si promptement qu'elle avait laissé tomber une de ses petites pantoufles de verre, la plus jolie du monde ; que le Fils du Roi l'avait ramassée, et qu'il n'avait fait que la regarder pendant tout le reste du Bal, et qu'assurément il était fort amoureux de la belle personne à qui appartenait la petite pantoufle.
Elles dirent vrai, car peu de jours après, le Fils du Roi fit publier à son de trompe qu'il épouserait celle dont le pied serait bien juste à la pantoufle. On commença à l'essayer aux Princesses, ensuite aux Duchesses, et à toute la Cour, mais inutilement. On l'apporta chez les deux soeurs, qui firent tout leur possible pour faire entrer leur pied dans la pantoufle, mais elles ne purent en venir à bout. Cendrillon qui les regardait, et qui reconnut sa pantoufle, dit en riant : Que je voie si elle ne me serait pas bonne, ses soeurs se mirent à rire et à se moquer d'elle.
Le Gentilhomme qui faisait l'essai de la pantoufle, ayant regardé attentivement Cendrillon, et la trouvant fort belle, dit que cela était juste, et qu'il avait ordre de l'essayer à toutes les filles. Il fit asseoir Cendrillon, et approchant la pantoufle de son petit pied, il vit qu'elle y entrait sans peine, et qu'elle y était juste comme de cire. L'étonnement des deux soeurs fut grand, mais plus grand encore quand Cendrillon tira de sa poche l'autre petite pantoufle qu'elle mit à son pied. Là-dessus arriva la Marraine, qui ayant donné un coup de sa baguette sur les habits de Cendrillon, les fit devenir encore plus magnifiques que tous les autres
Alors ses deux soeurs la reconnurent pour la belle personne qu'elles avaient vue au Bal. Elles se jetèrent à ses pieds pour lui demander pardon de tous les mauvais traitements qu'elles lui avaient fait souffrir. Cendrillon les releva, et leur dit, en les embrassant, qu'elle leur pardonnait de bon coeur, et qu'elle les priait de l'aimer bien toujours. On la mena chez le jeune Prince, parée comme elle l'était : il la trouva encore plus belle que jamais, et peu de jours après, il l'épousa. Cendrillon qui était aussi bonne que belle, fit loger ses deux soeurs au Palais, et les maria dès le jour même à deux grands Seigneurs de la Cour.
Plaisir de lire durant les vacances contes du Maroc - Tante pigeonne, j’ai très, très faim ! Offre-moi vite un de tes petits enfants sinon tu goûteras ma furie. J’hurlerai, je gronderai, je mugirai et je soufflerai sur ton arbre, il se cassera et toi et tes petits je vous mangerai sans vous déplumer d’une seule bouchée. Terrifiée, la pigeonne tremblait de tout son corps, paniquée, elle sacrifia un de ses pigeonneaux pour protéger ses autres enfants. D’une bouchée, le loup l’avala, il se pourlécha les babines et se dit qu’il avait trouvé là un délicieux garde-manger. Le lendemain, il revint au pied de l’arbre et de sa terrible voix dit : Tante pigeonne, j’ai encore très, très faim ! Offre-moi vite un de tes petits sinon tu goûteras à ma furie. J’hurlerai, je gronderai, je mugirai et je soufflerai sur ton arbre, il se cassera et toi et tes petits je vous mangerai d’une seule bouchée. Glacée d’effroi, elle se résolu, les larmes au cœur, à sacrifier un autre pigeonneau. Sans pitié, d’une bouchée, le loup l’avala. Il se pourlécha les babines et se dit qu’il avait trouvé là un délicieux garde-manger. La pauvre maman ne savait plus que faire. Les larmes aux yeux, désemparée, elle quitta son nid et se posa au milieu d’un champ. Ses larmes coulaient abondamment sur son jabot, la pauvre pigeonne se lamentait toujours et encore sur son sort. Une cigogne survola le champ et entendit la complainte de l’oiseau. Curieuse et intriguée, elle se posa près de la mère pigeonne. - Pauvre cousine, quelle est donc la raison de cette grande tristesse ? - Un grand malheur s’est abattu sur ma famille. Tous les jours le loup nous menace moi et mes enfants. De sa méchante voix il me dit : - Tante pigeonne, j’ai encore très, très faim ! Offre-moi vite un de tes petits sinon tu goûteras à ma furie. J’hurlerai, je gronderai, je mugirai et je soufflerai sur ton arbre, il se cassera et toi et tes petits je vous mangerai d’une seule bouchée. À chaque fois j’ai obéi et j’ai sacrifié un de mes petits. Il ne m’en reste pas beaucoup. La cigogne éclata de rire et lui dit : - Idiote que tu es ! A-t-on déjà vu un loup souffler un arbre ? A-t-on déjà vu un loup casser un arbre ? A-t-on déjà vu un loup grimper à un arbre ? Non ! Alors écoute mon conseil. Quand il reviendra dis-lui qu’il peut hurler, gronder, mugir, souffler tant qu’il le voudra, surtout ne fais rien. Tout ce que je viens de te dire est un secret. Ne lui dis rien. Le jour suivant, le loup revint au pied de l’arbre et entonna son refrain : - Tante pigeonne, j’ai toujours très faim ! Offre-moi vite un de tes petits, sinon tu goûteras à ma furie. J’hurlerai, je gronderai, je mugirai et je soufflerai sur ton arbre, il se cassera et toi et tes petits je vous mangerai d’une seule bouchée. La pigeonne prit tout son courage, gonfla son jabot et d’un air moqueur lui répondit : - Pauvre loup ! Tu peux hurler, gronder, mugir et souffler autant que tu le voudras, tu n’auras rien ! Tu veux mes petits, grimpe sur cet arbre si tu le peux ! - Houps ! Le loup n’en croyait pas ses oreilles. - Dis-moi qui t’as dit de me répondre comme ça ? - Ma cousine la cigogne m’a fait jurer de ne rien dire ! - La Cigogne ! Le loup était affamé. Il s’allongea sous l’arbre. Il avait la langue qui pendait et de la mousse lui sortait par les trous de nez. Quand il retrouva un peu de force, il décida de s’occuper de la maudite cigogne. Au bord du champ, il y avait une plaque de ciment. Sur cette plaque, il vomit toute l’écume qu’il lui restait encore dans son estomac. De loin il aperçut la cigogne qui l’observait. Il l’appela. - Cigogne, chère cigogne ! Que je suis heureux de te revoir, cela faisait si longtemps ! Je suis tellement en joie que je t’offre ce repas. Méfiante, la cigogne s’approcha de quelques pas. - Allez ! Approche, regarde ce bon repas ! Il est pour toi ! N’ayant plus aucune crainte, elle s’avança encore de quelques pas, allongea son long coup et picora les vomissures et tout ce que le loup avait régurgité. Elle se régalait. Soudain le loup se jeta sur la cigogne, l’attrapa, la coinça entre ses grosses pattes et de sa méchante voix lui dit : - Cigogne trop bavarde ! Tu vas payer pour tes mauvais conseils. À cause de toi la pigeonne ne m’offre plus ses petits. J’avais trouvé là un délicieux garde-manger. Maintenant c’est toi qui va le remplacer. Je vais te déplumer et te dévorer ! - Me manger ! Mais regarde-moi ! Je n’ai que de la peau sur les os. En revanche je connais un endroit où la nourriture coule en abondance. Si tu montais sur mon dos, je t’y emmènerai. Aussitôt dit, aussitôt fait. Le loup grimpa sur le dos de la cigogne et tous deux s’envolèrent très haut dans les cieux. La cigogne interrogea le loup : - Que vois-tu en dessous? - En dessous ! Je vois un immense champ de blé. La cigogne, de quelques battements d’ailes, vola encore plus haut. - Et loup que vois-tu maintenant ? - La terre est devenue comme un tapis ! La cigogne vola encore plus haut. Elle avait atteint le firmament du ciel. - Et maintenant ? - Houuu la la ! J’ai le vertige. - Mais que vois-tu ? - Un plat de tagine ! - Nous avons trouvé le plat ! Il nous reste à trouver la nourriture, lui répondit la cigogne. - Et maintenant qu’aperçois-tu tout en bas ? - Je vois une petite lentille bleue. Elle était arrivée au-dessus de l’océan, de son regard perçant elle apercevait l’écume blanche des vagues. La mer était déchainée. Mais le loup n’entendait rien et ne voyait rien. - Vois-tu sur cette petite lentille, il y a de la belle mousse blanche ? C’est une crème délicieuse qui coule sans fin, lui dit la cigogne. Le loup en avait l’eau à la bouche. La cigogne lui dit : - Nous allons descendre ! Desserre tes pattes autour de mon cou et je me poserai. À peine le loup desserra-t-il son étreinte que la cigogne se retourna, vola sur le dos. Le loup tomba. Dans un hurlement sans fin, il tombait, tombait, tombait. Du haut du ciel, elle vit pauvre animal qui se débattait dans une mer déchainée. Il disparut.
De retour sur la terre ferme, la cigogne, fâchée, retourna voir la pigeonne et la questionna.
La cigogne s’envola et oublia vite cette histoire. Quant à la pigeonne, une fois que ses petits volèrent de leurs propres ailes, elle raconta cette terrible histoire à toutes ses amies.- Ingrate ! Pourquoi n’as-tu pas gardée notre secret ? À cause de toi j’ai failli être mangée moi aussi ! Toute honteuse, le regard baissé la pigeonne lui répondit d’une petite voix : - Mille excuses ma cousine. Quoi que je fasse, devant le loup je perds tous mes moyens. Je n’ai pas pu me retenir de lui dire la vérité. Ne me confie plus de secret. - La vérité est que tu me fais pitié. Et je n’aurai plus confiance en toi.
J’étais allongé sous un arbre, je l’ai écoutée moi puis et j’ai marché jusqu’ici juste pour vous la raconter
Le lion, en colère, lui demande la raison de ce retard. - J’avais des courses à faire et quelques affaires à régler, répond la petite voix. - Quelle arrogance ! Tu ne respectes plus personne, tu n’as plus honte. Sur ce, le lion n’en fait qu’une bouchée et l’avale. Mais le hérisson ne se laisse pas faire. Il se gonfle, s’enfle dans la gorge du lion et se met à manger la chair et la graisse. Le lion est pris d’un malaise ; il tousse et vomit du sang. Alarmé par sa santé qui se dégrade, il réfléchit longuement à sa situation. Il regrette d’avoir avalé le hérisson et le prie de sortir en lui affirmant qu’il ne lui en veut pas et qu’il lui a pardonné son retard. Mais le hérisson ne peut pas lui faire confiance. Il lui demande alors de prêter serment de ne pas lui faire de mal. Le lion jure. Le hérisson lui demande alors d’ouvrir grande sa gueule et de tousser. C’est ainsi que le hérisson s’extirpe et se jette par terre. Sitôt libéré, le hérisson lui lance un défi. C’est ainsi qu’ils décident d’un commun accord de s’affronter loyalement. Chacun viendra avec son armée. Le jour de la bataille arrive. Le roi des animaux fait venir tous les lions : leurs rugissements retentissent dans toute la forêt, terrifiant toute la faune. Comme à son habitude, le hérisson arrive un peu tard, sur le dos d’une poule suivie de ses poussins qui remplissent la forêt de leurs caquètements et gloussements (djaou, djaou, djaou). Il tient un sac, un ballot (abiaâ en langue berbère) plein de guêpes. Une fois arrivé près des lions, le hérisson ouvre le sac, les guêpes se jettent sur les lions et commencent à les piquer. Les lions mugissent, s’enfuient et se cachent tous dans une tanière. Le hérisson, juché sur la poule suivie de ses poussins, les poursuit et se poste devant leur cachette. Chaque fois qu’un lion sort pour voir si le hérisson et son armée sont partis, il se tourne vers les autres lions et leur dit : « ils sont toujours là ». Avant de partir, le hérisson enlève une plume de la queue de la poule et la met devant le trou par lequel il était épié. Chaque fois qu’un lion s’aventure pour voir si le hérisson n’est plus là, il voit la plume que le vent agite, et se tourne vers les autres fauves en leur disant : « son cheval (Ayss en langue berbère) est encore là ». Les lions restent enfermés, jusqu’à ce qu’ils soient tous décimés par la faim et la soif. Je l’ai laissé dans le mal et je suis revenu. Des chasseurs partirent avec leurs chameaux. Arrivés au pays de la chasse, ils lâchèrent leurs montures pour les laisser paître. Eux-mêmes chassaient jusqu'au coucher du soleil et revenaient ensuite à leurs campements.
Un jour, l'un d'eux était en marche lorsqu'il aperçut les traces d'un ogre, grandes chacune de trois pas, et il se mit à les suivre. Il marcha et marcha et marcha encore.
Il trouva l'endroit où l'ogre avait déposé sa fiente, grande comme un tas d'orge. Le chasseur s'en retourna et revint auprès de ses compagnons.
« J'ai trouvé la trace d'un ogre, dit-il, allons le rejoindre. — Non, répondirent-ils, nous n'irons pas le rejoindre, car nous ne sommes pas plus forts que lui. — Accordez-moi quatorze jours, dit le chasseur, et si je ne suis pas revenu au quatorzième jour, emmenez mon chameau avec le gibier. »
Le lendemain, il partit et se mit de nouveau à suivre les traces de l'ogre.
Il marchait depuis quatre jours lorsqu'il découvrit une caverne dans laquelle il entra. À l'intérieur se trouvait une belle femme qui lui dit : « Qui t'amène ici où tu vas être mangé par l'ogre ? — Mais toi, répondit le chasseur, quelle est ton histoire et comment l'ogre t'a-t-il amenée dans cette grotte ? — Il y a aujourd'hui trois jours, répondit-elle, qu'il m'a enlevée. Je suis restée dans la caverne ; il m'apporte souvent de la nourriture ; je reste là et il ne me tue pas. — Par où a-t-il l'habitude d'entrer, demanda le chasseur, lorsqu'il revient ici ? — Voilà son chemin », répondit-elle. L'homme chargea son fusil et attendit. Au coucher du soleil, l'ogre arriva. Le chasseur arma la batterie, tira, atteignit l'ogre entre les deux yeux au moment où il s'asseyait.
S'approchant de lui, il vit qu'il avait apporté deux hommes pour les faire cuire et les manger.
Il passa la nuit avec la femme dans la caverne. Le lendemain, ils employèrent la journée à extraire l'argent caché, emportèrent ce qu'ils purent et se mirent en route. Le quatorzième jour, ils arrivèrent à l'endroit où le chasseur avait demandé à ses compagnons de l'attendre. — « Laissez la viande de la chasse, leur dit-il, et venez ; retournons à la caverne. » Une fois arrivés, ils se mirent à enlever des armes, des vêtements, chargèrent le tout sur leurs chameaux et partirent pour rentrer dans leurs villages.
Arrivés à mi-chemin, les compagnons jaloux voulurent enlever la femme au chasseur. Une dispute s'engagea ; ils se battirent sur la route, la poudre parla entre eux.
Notre homme en tua quatre et continua sa route seul avec la femme, jusqu'à leur arrivée à son village où ils se marièrent. http://www.iletaitunehistoire.com/
Un homme chassait des oiseaux, un jour de grand froid. Il égorgeait les oiseaux qu’il attrapait, pendant que des larmes lui coulaient sur les joues, à cause du froid.
Un oiseau dit à son compagnon : -« N’aie pas peur de cet homme, ne vois-tu pas qu’il est en pleurs ? » L’autre lui répondit : -« Ne regarde pas ses larmes, mais vois plutôt ce que font ses mains ! » |
La Barbe Bleue
de Charles Perrault
Il était une fois un homme qui avait de belles maisons à la ville et à la Campagne, de la vaisselle d'or et d'argent, des meubles en broderie, et des carrosses tout dorés ; mais par malheur cet homme avait la Barbe bleue : cela le rendait si laid et si terrible, qu'il n'était ni femme ni fille qui ne s'enfuît de devant lui.
Une de ses Voisines, Dame de qualité, avait deux filles parfaitement belles. Il lui en demanda une en Mariage, et lui laissa le choix de celle qu'elle voudrait lui donner. Elles n'en voulaient point toutes deux, et se le renvoyaient l'une à l'autre, ne pouvant se résoudre à prendre un homme qui eût la barbe bleue. Ce qui les dégoûtait encore, c'est qu'il avait déjà épousé plusieurs femmes, et qu'on ne savait ce que ces femmes étaient devenues. La Barbe bleue, pour faire connaissance, les mena avec leur Mère, et trois ou quatre de leurs meilleures amies, et quelques jeunes gens du voisinage, à une de ses maisons de Campagne, où on demeura huit jours entiers. Ce n'était que promenades, que parties de chasse et de pêche, que danses et festins, que collations : on ne dormait point, et on passait toute la nuit à se faire des malices les uns aux autres; enfin tout alla si bien, que la Cadette commença à trouver que le Maître du logis n'avait plus la barbe si bleue, et que c'était un fort honnête homme.
Dès qu'on fut de retour à la Ville, le Mariage se conclut. Au bout d'un mois la Barbe bleue dit à sa femme qu'il était obligé de faire un voyage en Province, de six semaines au moins, pour une affaire de conséquence ; qu'il la priait de se bien divertir pendant son absence, qu'elle fît venir ses bonnes amies, qu'elle les menât à la Campagne si elle voulait, que partout elle fît bonne chère. Voilà, lui dit-il, les clefs des deux grands garde-meubles, voilà celles de la vaisselle d'or et d'argent qui ne sert pas tous les jours, voilà celles de mes coffres-forts, où est mon or et mon argent, celles des cassettes où sont mes pierreries, et voilà le passe-partout de tous les appartements : Pour cette petite clef-ci, c'est la clef du cabinet au bout de la grande galerie de l'appartement bas : ouvrez tout, allez partout, mais pour ce petit cabinet, je vous défends d'y entrer, et je vous le défends de telle sorte, que s'il vous arrive de l'ouvrir il n'y a rien que vous ne deviez attendre de ma colère. Elle promit d'observer exactement tout ce qui lui venait d'être ordonné ; et lui, après l'avoir embrassée, il monte dans son carrosse, et part pour son voyage.
Les voisines et les bonnes amies n'attendirent pas qu'on les envoyât quérir pour aller chez la jeune Mariée, tant elles avaient d'impatience de voir toutes les richesses de sa Maison, n'ayant osé y venir pendant que le Mari y était, à cause de sa Barbe bleue qui leur faisait peur. Les voilà aussitôt à parcourir les chambres, les cabinets, les gardes-robes, toutes plus belles et plus riches les unes que les autres. Elles montèrent ensuite aux gardes-meubles, où elles ne pouvaient assez admirer le nombre et la beauté des tapisseries, des lits, des sophas, des cabinets, des guéridons, des tables et des miroirs, où l'on se voyait depuis les pieds jusqu'à la tête et dont les bordures, les unes de glaces, les autres d'argent et de vermeil doré, étaient les plus belles et les plus magnifiques qu'on eût jamais vues. Elles ne cessaient d'exagérer et d'envier le bonheur de leur amie, qui cependant ne se divertissait point à voir toutes ces richesses, à cause de l'impatience qu'elle avait d'aller ouvrir le cabinet de l'appartement bas. Elle fut si pressée de sa curiosité, que sans considérer qu'il était malhonnête de quitter sa compagnie, elle y descendit par un petit escalier dérobé, et avec tant de précipitation, qu'elle pensa se rompre le cou deux ou trois fois.
Étant arrivée à la porte du cabinet, elle s'y arrêta quelque temps, songeant à la défense que son Mari lui avait faite, et considérant qu'il pourrait lui arriver malheur d'avoir été désobéissante ; mais la tentation était si forte qu'elle ne put la surmonter : elle prit donc la petite clef, et ouvrit en tremblant la porte du cabinet. D'abord elle ne vit rien, parce que les fenêtres étaient fermées ; après quelques moments elle commença à voir que le plancher était tout couvert de sang caillé, et que dans ce sang se miraient les corps de plusieurs femmes mortes et attachées le long des murs (c'étaient toutes les femmes que la Barbe bleue avait épousées et qu'il avait égorgées l'une après l'autre).
Elle pensa mourir de peur, et la clef du cabinet qu'elle venait de retirer de la serrure lui tomba de la main.
Après avoir un peu repris ses esprits, elle ramassa la clef, referma la porte, et monta à sa chambre pour se remettre un peu ; mais elle n'en pouvait venir à bout, tant elle était émue. Ayant remarqué que la clef du cabinet était tachée de sang, elle l'essuya deux ou trois fois, mais le sang ne s'en allait point ; elle eut beau la laver et même la frotter avec du sablon et avec du grais, il y demeura toujours du sang, car la clef était Fée, et il n'y avait pas moyen de la nettoyer tout à fait : quand on ôtait le sang d'un côté, il revenait de l'autre.
La Barbe bleue revint de son voyage dès le soir même, et dit qu'il avait reçu des lettres dans le chemin, qui lui avaient appris que l'affaire pour laquelle il était parti venait d'être terminée à son avantage. Sa femme fit tout ce qu'elle put pour lui témoigner qu'elle était ravie de son prompt retour. Le lendemain il lui redemanda les clefs, et elle les lui donna, mais d'une main si tremblante, qu'il devina sans peine tout ce qui s'était passé. D'où vient, lui dit-il, que la clef du cabinet n'est point avec les autres ? Il faut, dit-elle, que je l'aie laissée là-haut sur ma table. Ne manquez pas, dit la Barbe bleue, de me la donner tantôt. Après plusieurs remises, il fallut apporter la clef. La Barbe bleue, l'ayant considérée, dit à sa femme : Pourquoi y a-t-il du sang sur cette clef ? Je n'en sais rien, répondit la pauvre femme, plus pâle que la mort. Vous n'en savez rien, reprit la Barbe bleue, je le sais bien, moi ; vous avez voulu entrer dans le cabinet ! Hé bien, Madame, vous y entrerez, et irez prendre votre place auprès des Dames que vous y avez vues. Elle se jeta aux pieds de son Mari, en pleurant et en lui demandant pardon, avec toutes les marques d'un vrai repentir de n'avoir pas été obéissante.
Elle aurait attendri un rocher belle et affligée comme elle était; mais la Barbe bleue avait le coeur plus dur qu'un rocher Il faut mourir Madame, lui dit-il, et tout à l'heure. Puisqu'il faut mourir, répondit-elle, en le regardant les yeux baignés de larmes, donnez-moi un peu de temps pour prier Dieu. Je vous donne un quart d'heure, reprit la Barbe bleue, mais pas un moment davantage.
Lorsqu'elle fut seule, elle appela sa soeur, et lui dit : Ma soeur Anne (car elle s'appelait ainsi), monte, je te prie, sur le haut de la Tour pour voir si mes frères ne viennent point; ils m'ont promis qu'ils me viendraient voir aujourd'hui, et si tu les vois, fais-leur signe de se hâter.
La soeur Anne monta sur le haut de la Tour, et la pauvre affligée lui criait de temps en temps : Anne, ma soeur ne vois-tu rien venir ? Et la soeur Anne lui répondait : Je ne vois rien que le Soleil qui poudroie, et l'herbe qui verdoie.
Cependant la Barbe bleue, tenant un grand coutelas à sa main, criait de toute sa force à sa femme : Descends vite ou je monterai là-haut. Encore un moment, s'il vous plaît, lui répondait sa femme ; et aussitôt elle criait tout bas : Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ? Et la soeur Anne répondait: Je ne vois rien que le Soleil qui poudroie, et l'herbe qui verdoie. Descends donc vite, criait la Barbe bleue, ou je monterai là-haut. Je m'en vais, répondait sa femme, et puis elle criait : Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir? Je vois, répondit la soeur Anne, une grosse poussière qui vient de ce côté-ci. Sont ce mes frères ? Hélas ! non, ma soeur, c'est un Troupeau de Moutons. Ne veux-tu pas descendre ? criait la Barbe bleue. Encore un moment, répondait sa femme ; et puis elle criait : Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ? Je vois, répondit-elle, deux Cavaliers qui viennent de ce côté-ci, mais ils sont bien loin encore : Dieu soit loué, s'écria-t-elle un moment après, ce sont mes frères, je leur fais signe tant que je puis de se hâter. La Barbe bleue se mit à crier si fort que toute la maison en trembla. La pauvre femme descendit, et alla se jeter à ses pieds toute épleurée et toute échevelée. Cela ne sert de rien, dit la Barbe bleue, il faut mourir, puis la prenant d'une main par les cheveux, et de l'autre levant le coutelas en l'air, il allait lui abattre la tête. La pauvre femme se tournant vers lui, et le regardant avec des yeux mourants, le pria de lui donner un petit moment pour se recueillir. Non, non, dit-il, recommande-toi bien à Dieu ; et levant son bras...
Dans ce moment on heurta si fort à la porte, que la Barbe bleue s'arrêta tout court : on ouvrit, et aussitôt on vit entrer deux Cavaliers, qui mettant l'épée à la main, coururent droit à la Barbe bleue. Il reconnut que c'était les frères de sa femme, l'un Dragon et l'autre Mousquetaire, de sorte qu'il s'enfuit aussitôt pour se sauver ; mais les deux frères le poursuivirent de si près, qu'ils l'attrapèrent avant qu'il pût gagner le perron. Ils lui passèrent leur épée au travers du corps, et le laissèrent mort. La pauvre femme était presque aussi morte que son Mari, et n'avait pas la force de se lever pour embrasser ses Frères.
Il se trouva que la Barbe bleue n'avait point d'héritiers, et qu'ainsi sa femme demeura maîtresse de tous ses biens.
Elle en employa une grande partie à marier sa soeur Anne avec un jeune Gentilhomme, dont elle était aimée depuis longtemps; une autre partie à acheter des Charges de Capitaine à ses deux frères ; et le reste à se marier elle-même à un fort honnête homme, qui lui fit oublier le mauvais temps qu'elle avait passé avec la Barbe bleue.
La Belle au Bois Dormant
de Charles Perrault
Il était une fois un Roi et une Reine, qui étaient si fâchés de n'avoir point d'enfants, si fâchés qu'on ne saurait dire. Ils allèrent à toutes les eaux du monde ; voeux, pèlerinages, menues dévotions, tout fut mis en oeuvre, et rien n'y faisait. Enfin pourtant la Reine devint grosse, et accoucha d'une fille : on fit un beau Baptême ; on donna pour Marraines à la petite Princesse toutes les Fées qu'on pût trouver dans le Pays (il s'en trouva sept), afin que chacune d'elles lui faisant un don, comme c'était la coutume des Fées en ce temps-là, laPrincesse eût par ce moyen toutes les perfections imaginables. Après les cérémonies du Baptême toute la compagnie revint au Palais du Roi, où il y avait un grand festin pour les Fées. On mit devant chacune d'elles un couvert magnifique, avec un étui d'or massif, où il y avait une cuiller une fourchette, et un couteau de fin or garni de diamants et de rubis.
Mais comme chacun prenait sa place à table, on vit entrer une vieilleFée qu'on n'avait point priée parce qu'il y avait plus de cinquante ans qu'elle n'était sortie d'une Tour et qu'on la croyait morte, ou enchantée. Le Roi lui fit donner un couvert, mais il n'y eut pas moyen de lui donner un étui d'or massif, comme aux autres, parce que l'on n'en avait fait faire que sept pour les sept Fées. La vieille crut qu'on la méprisait, et grommela quelques menaces entre ses dents. Une des jeunes Fées qui se trouva auprès d'elle l'entendit, et jugeant qu'elle pourrait donner quelque fâcheux don à la petite Princesse, alla dès qu'on fut sorti de table se cacher derrière la tapisserie, afin de parler la dernière, et de pouvoir réparer autant qu'il lui serait possible le mal que la vieille aurait fait. Cependant les Fées commencèrent à faire leurs dons à la Princesse. La plus jeune donna pour don qu'elle serait la plus belle personne du monde, celle d'après qu'elle aurait de l'esprit comme un Ange, la troisième qu'elle aurait une grâce admirable à tout ce qu'elle ferait, la quatrième qu'elle danserait parfaitement bien, la cinquième qu'elle chanterait comme un Rossignol, et la sixième qu'elle jouerait de toutes sortes d'instruments dans la dernière perfection. Le rang de la vieille Fée étant venu, elle dit, en branlant la tête encore plus de dépit que de vieillesse, que la Princesse se percerait la main d'un fuseau, et qu'elle en mourrait. Ce terrible don fit frémir toute la compagnie, et il n'y eut personne qui ne pleurât.
Dans ce moment la jeune Fée sortit de derrière la tapisserie, et dit tout haut ces paroles : Rassurez-vous, Roi et Reine, votre fille n'en mourra pas; il est vrai que je n'ai pas assez de puissance pour défaire entièrement ce que mon ancienne a fait. La Princesse se percera la main d'un fuseau ; mais au lieu d'en mourir elle tombera seulement dans un profond sommeil qui durera cent ans, au bout desquels le fils d'un Roi viendra la réveiller. Le Roi, pour tâcher d'éviter le malheur annoncé par la vieille, fit publier aussitôt un édit, par lequel il défendait à toutes personnes de filer au fuseau, ni d'avoir des fuseaux chez soi sur peine de la vie.
Au bout de quinze ou seize ans, le Roi et la Reine étant allés à une de leurs Maisons de plaisance, il arriva que la jeunePrincesse courant un jour dans le Château, et montant de chambre en chambre, alla jusqu'au haut d'un donjon dans un petit galetas, où une bonne Vieille était seule à filer sa quenouille. Cette bonne femme n'avait point ouï parler des défenses que le Roi avait faites de filer au fuseau. Que faites-vous là, ma bonne femme ? dit la Princesse. Je file, ma belle enfant, lui répondit la vieille qui ne la connaissait pas. Ah ! que cela est joli, reprit la Princesse, comment faites-vous ? donnez-moi que je voie si j'en ferais bien autant. Elle n'eut pas plus tôt pris le fuseau, que comme elle était fort vive, un peu étourdie, et que d'ailleurs l'Arrêt des Fées l'ordonnait ainsi, elle s'en perça la main, et tomba évanouie. La bonne Vieille, bien embarrassée, crie au secours: on vient de tous côtés, on jette de l'eau au visage de la Princesse, on la délace, on lui frappe dans les mains, on lui frotte les tempes avec de l'eau de la reine de Hongrie, mais rien ne la faisait revenir.
Alors, le Roi, qui était monté au bruit, se souvint de la prédiction desFées, et jugeant bien qu'il fallait que cela arrivât, puisque les Féesl'avaient dit, fit mettre la Princesse dans le plus bel appartement du Palais, sur un lit en broderie d'or et d'argent. On eût dit d'un Ange, tant elle était belle ; car son évanouissement n'avait pas ôté les couleurs vives de son teint: ses joues étaient incarnates, et ses lèvres comme du corail ; elle avait seulement les yeux fermés, mais on l'entendait respirer doucement, ce qui faisait voir qu'elle n'était pas morte. Le Roi ordonna qu'on la laissât dormir en repos, jusqu'à ce que son heure de se réveiller fût venue. La bonne Fée qui lui avait sauvé la vie, en la condamnant à dormir cent ans, était dans le Royaume de Mataquin, à douze mille lieues de là, lorsque l'accident arriva à la Princesse ; mais elle en fut avertie en un instant par un petit Nain, qui avait des bottes de sept lieues (c'était des bottes avec lesquelles on faisait sept lieues d'une seule enjambée). La Fée partit aussitôt, et on la vit au bout d'une heure arriver dans un chariot tout de feu, traîné par des dragons. Le Roi lui alla présenter la main à la descente du chariot. Elle approuva tout ce qu'il avait fait ; mais comme elle était grandement prévoyante, elle pensa que quand laPrincesse viendrait à se réveiller elle serait bien embarrassée toute seule dans ce vieux Château : voici ce qu'elle fit.
Elle toucha de sa baguette tout ce qui était dans ce Château (hors le Roi et la Reine), Gouvernantes, Filles d'Honneur, Femmes de Chambre, Gentilshommes, Officiers, Maîtres d'Hôtel, Cuisiniers, Marmitons, Galopins, Gardes, Suisses, Pages, Valets de pied ; elle toucha aussi tous les chevaux qui étaient dans les Écuries, avec les Palefreniers, les gros mâtins de basse-cour et la petite Pouffe, petite chienne de la Princesse, qui était auprès d'elle sur son lit. Dès qu'elle les eut touchés, ils s'endormirent tous, pour ne se réveiller qu'en même temps que leur Maîtresse, afin d'être tout prêts à la servir quand elle en aurait besoin ; les broches mêmes qui étaient au feu toutes pleines de perdrix et de faisans s'endormirent, et le feu aussi. Tout cela se fit en un moment; les Fées n'étaient pas longues à leur besogne. Alors le Roi et la Reine, après avoir baisé leur chère enfant sans qu'elle s'éveillât, sortirent du Château, et firent publier des défenses à qui que ce soit d'en approcher. Ces défenses n'étaient pas nécessaires, car il crût dans un quart d'heure tout autour du parc une si grande quantité de grands arbres et de petits, de ronces et d'épines entrelacées les unes dans les autres, que bête ni homme n'y aurait pu passer: en sorte qu'on ne voyait plus que le haut des Tours du Château, encore n'était-ce que de bien loin. On ne douta point que laFée n'eût encore fait là un tour de son métier afin que la Princesse, pendant qu'elle dormirait, n'eût rien à craindre des Curieux.
Au bout de cent ans, le Fils du Roi qui régnait alors, et qui était d'une autre famille que la Princesse endormie, étant allé à la chasse de ce côté-là, demanda ce que c'était que ces Tours qu'il voyait au-dessus d'un grand bois fort épais ; chacun lui répondit selon qu'il en avait ouï parler. Les uns disaient que c'était un vieux Château où il revenait des Esprits ; les autres que tous les Sorciers de la contrée y faisaient leur sabbat. La plus commune opinion était qu'un Ogre y demeurait, et que là il emportait tous les enfants qu'il pouvait attraper, pour les pouvoir manger à son aise, et sans qu'on le pût suivre, ayant seul le pouvoir de se faire un passage au travers du bois.
Le Prince ne savait qu'en croire, lorsqu'un vieux Paysan prit la parole, et lui dit : Mon Prince, il y a plus de cinquante ans que j'ai ouï dire à mon père qu'il y avait dans ce Château une Princesse, la plus belle du monde; qu'elle y devait dormir cent ans, et qu'elle serait réveillée par le fils d'un Roi, à qui elle était réservée. Le jeune Prince, à ce discours, se sentit tout de feu ; il crut sans balancer qu'il mettrait fin à une si belle aventure; et poussé par l'amour et par la gloire, il résolut de voir sur-le-champ ce qui en était. À peine s'avança-t-il vers le bois, que tous ces grands arbres, ces ronces et ces épines s'écartèrent d'elles-mêmes pour le laisser passer: il marche vers le Château qu'il voyait au bout d'une grande avenue où il entra, et ce qui le surprit un peu, il vit que personne de ses gens ne l'avait pu suivre, parce que les arbres s'étaient rapprochés dès qu'il avait été passé. Il ne laissa pas de continuer son chemin : un Prince jeune et amoureux est toujours vaillant. Il entra dans une grande avant-cour où tout ce qu'il vit d'abord était capable de le glacer de crainte : c'était un silence affreux, l'image de la mort s'y présentait partout, et ce n'était que des corps étendus d'hommes et d'animaux, qui paraissaient morts.
Il reconnut pourtant bien au nez bourgeonné et à la face vermeille des Suisses, qu'ils n'étaient qu'endormis, et leurs tasses où il y avait encore quelques gouttes de vin montraient assez qu'ils s'étaient endormis en buvant. Il passe une grande cour pavée de marbre, il monte l'escalier il entre dans la salle des Gardes qui étaient rangés en haie, la carabine sur l'épaule, et ronflants de leur mieux.
Il traverse plusieurs chambres pleines de Gentilshommes et de Dames, dormant tous, les uns debout, les autres assis, il entre dans une chambre toute dorée, et il vit sur un lit, dont les rideaux étaient ouverts de tous côtés, le plus beau spectacle qu'il eût jamais vu : unePrincesse qui paraissait avoir quinze ou seize ans, et dont l'éclat resplendissant avait quelque chose de lumineux et de divin. Il s'approcha en tremblant et en admirant, et se mit à genoux auprès d'elle.
Alors comme la fin de l'enchantement était venue, la Princesses'éveilla ; et le regardant avec des yeux plus tendres qu'une première vue ne semblait le permettre : Est-ce vous, mon Prince ? lui dit-elle, vous vous êtes bien fait attendre. Le Prince charmé de ces paroles, et plus encore de la manière dont elles étaient dites, ne savait comment lui témoigner sa joie et sa reconnaissance ; il l'assura qu'il l'aimait plus que lui-même. Ses discours furent mal rangés ; ils en plurent davantage ; peu d'éloquence, beaucoup d'amour. Il était plus embarrassé qu'elle, et l'on ne doit pas s'en étonner ; elle avait eu le temps de songer à ce qu'elle aurait à lui dire, car il y a apparence (l'Histoire n'en dit pourtant rien) que la bonne Fée, pendant un si long sommeil, lui avait procuré le plaisir des songes agréables. Enfin il y avait quatre heures qu'ils se parlaient, et ils ne s'étaient pas encore dit la moitié des choses qu'ils avaient à se dire.
Cependant tout le Palais s'était réveillé avec la Princesse, chacun songeait à faire sa charge, et comme ils n'étaient pas tous amoureux, ils mouraient de faim ; la Dame d'Honneur, pressée comme les autres, s'impatienta, et dit tout haut à la Princesse que la viande était servie. Le Prince aida à la Princesse à se lever ; elle était tout habillée et fort magnifiquement ; mais il se garda bien de lui dire qu'elle était habillée comme ma mère grand, et qu'elle avait un collet monté, elle n'en était pas moins belle. Ils passèrent dans un Salon de miroirs, et y soupèrent, servis par les Officiers de la Princesse, les Volons et les Hautbois jouèrent de vieilles pièces, mais excellentes, quoiqu'il y eût près de cent ans qu'on ne les jouât plus; et après souper, sans perdre de temps, le grand Aumônier les maria dans la Chapelle du Château et la Dame d'Honneur leur tira le rideau ; ils dormirent peu, laPrincesse n'en avait pas grand besoin, et le Prince la quitta dès le matin pour retourner à la Ville, où son Père devait être en peine de lui. Le Prince lui dit qu'en chassant il s'était perdu dans la forêt, et qu'il avait couché dans la hutte d'un Charbonnier, qui lui avait fait manger du pain noir et du fromage. Le Roi son père, qui était bon homme, le crut, mais sa Mère n'en fut pas bien persuadée, et voyant qu'il allait presque tous les jours à la chasse, et qu'il avait toujours une raison en main pour s'excuser, quand il avait couché deux ou trois nuits dehors, elle ne douta plus qu'il n'eût quelque amourette :
car il vécut avec la Princesse plus de deux ans entiers et en eut deux enfants, dont le premier qui fut une fille, fut nommée l'Aurore, et le second un fils, qu'on nomma le Jour, parce qu'il paraissait encore plus beau que sa soeur.
car il vécut avec la Princesse plus de deux ans entiers et en eut deux enfants, dont le premier qui fut une fille, fut nommée l'Aurore, et le second un fils, qu'on nomma le Jour, parce qu'il paraissait encore plus beau que sa soeur.
La Reine dit plusieurs fois à son fils, pour le faire expliquer, qu'il fallait se contenter dans la vie, mais il n'osa jamais se fier à elle de son secret ; il la craignait quoiqu'il l'aimât, car elle était de race Ogresse, et le Roi ne l'avait épousée qu'à cause de ses grands biens, on disait même tout bas à la Cour qu'elle avait les inclinations des Ogres et qu'en voyant passer de petits enfants, elle avait toutes les peines du monde à se retenir de se jeter sur eux, ainsi le Prince ne voulut jamais rien dire. Mais quand le Roi fut mort, ce qui arriva au bout de deux ans, et qu'il se vit maître, il déclara publiquement son Mariage, et alla en grande cérémonie quérir la Reine sa femme dans son Château. On lui fit une entrée magnifique dans la Ville Capitale, où elle entra au milieu de ses deux enfants.
Quelque temps après le Roi alla faire la guerre à l'Empereur Cantalabutte son voisin. Il laissa la Régence du Royaume à la Reine sa mère, et lui recommanda sa femme et ses enfants : il devait être à la guerre tout l'Eté, et dès qu'il fut parti, la Reine Mère envoya sa Bru et ses enfants à une maison de campagne dans les bois, pour pouvoir plus aisément assouvir son horrible envie. Elle y alla quelques jours après, et dit un soir à son Maître d'Hôtel : Je veux manger demain à mon dîner la petite Aurore.
Ah ! Madame, dit le Maître d'Hôtel. Je le veux, dit la Reine (et elle le dit d'un ton d'Ogresse qui a envie de manger de la chair fraîche), et je la veux manger à la Sauce-robert. Ce pauvre homme voyant bien qu'il ne fallait pas se jouer à une Ogresse, prit son grand couteau, et monta à la chambre de la petite Aurore : elle avait pour lors quatre ans, et vint en sautant et riant se jeter à son col, et lui demander du bon du bon. Il se mit à pleurer, le couteau lui tomba des mains et il alla dans la basse-cour couper la gorge à un petit agneau, et il lui fit une si bonne sauce que sa Maîtresse l'assura qu'elle n'avait jamais rien mangé de si bon.
Il avait emporté en même temps la petite Aurore, et l'avait donnée à sa femme pour la cacher dans le logement qu'elle avait au fond de la basse-cour. Huit jours après la méchante Reine dit à son Maître d'Hôtel : Je veux manger à mon souper le petit Jour. Il ne répliqua pas, résolu de la tromper comme l'autre fois ; il alla chercher le petit Jour, et le trouva avec un petit fleuret à la main, dont il faisait des armes avec un gros Singe ; il n'avait pourtant que trois ans. Il le porta à sa femme qui le cacha avec la petite Aurore, et donna à la place du petit Jour un petit chevreau fort tendre, que l'Ogresse trouva admirablement bon.
Cela était fort bien allé jusque-là ; mais un soir cette méchante Reine dit au Maître d'Hôtel : Je veux manger la Reine à la même sauce que ses enfants. Ce fut alors que le pauvre Maître d'Hôtel désespéra de la pouvoir encore tromper. La jeune Reine avait vingt ans passés, sans compter les cent ans qu'elle avait dormi : sa peau était un peu dure, quoique belle et blanche ; et le moyen de trouver dans la Ménagerie une bête aussi dure que cela ? Il prit la résolution, pour sauver sa vie, de couper la gorge à la Reine, et monta dans sa chambre, dans l'intention de n'en pas faire à deux fois ; il s'excitait à la furet et entra le poignard à la main dans la chambre de la jeune Reine. Il ne voulut pourtant point la surprendre, et il lui dit avec beaucoup de respect l'ordre qu'il avait reçu de la Reine Mère. Faites votre devoir, lui dit-elle, en lui tendant le col, exécutez l'ordre qu'on vous a donné ; j'irai revoir mes enfants, mes pauvres enfants que j'ai tant aimés ; car elle les croyait morts depuis qu'on les avait enlevés sans lui rien dire. Non, non, Madame, lui répondit le pauvre Maître d'Hôtel tout attendri, vous ne mourrez point, et vous ne laisserez pas d'aller revoir vos chers enfants, mais ce sera chez moi où je les ai cachés, et je tromperai encore la Reine, en lui faisant manger une jeune biche en votre place.
Il la mena aussitôt à sa chambre, où la laissant embrasser ses enfants et pleurer avec eux, il alla accommoder une biche, que la Reine mangea à son souper, avec le même appétit que si c'eût été la jeune Reine. Elle était bien contente de sa cruauté, et elle se préparait à dire au Roi, à son retour, que les loups enragés avaient mangé la Reine sa femme et ses deux enfants.
Un soir qu'elle rôdait à son ordinaire dans les cours et basses-cours du Château pour y halener quelque viande fraîche, elle entendit dans une salle basse le petit Jour qui pleurait, parce que la Reine sa mère le voulait faire fouetter, à cause qu'il avait été méchant, et elle entendit aussi la petite Aurore qui demandait pardon pour son frère. L'Ogressereconnut la voix de la Reine et de ses enfants, et furieuse d'avoir été trompée, elle commande dès le lendemain au matin, avec une voix épouvantable qui faisait trembler tout le monde, qu'on apportât au milieu de la cour une grande cuve, qu'elle fit remplir de crapauds, de vipères, de couleuvres et de serpents, pour y faire jeter la Reine et ses enfants, le Maître d'Hôtel, sa femme et sa servante : elle avait donné l'ordre de les amener les mains liées derrière le dos. Ils étaient là, et les bourreaux se préparaient à les jeter dans la cuve, lorsque le Roi, qu'on n'attendait pas si tôt, entra dans la cour à cheval ; il était venu en poste, et demanda tout étonné ce que voulait dire cet horrible spectacle ; personne n'osait l'en instruire, quand l'Ogresse, enragée de voir ce qu'elle voyait, se jeta elle-même la tête la première dans la cuve, et fut dévorée en un instant par les vilaines bêtes qu'elle y avait fait mettre. Le Roi ne laissa pas d'en être fâché ; elle était sa mère ; mais il s'en consola bientôt avec sa belle femme et ses enfants.
Dans le Moyen Atlas, se dressent de grandes forêts de cèdres, parsemées de vastes pâturages. Et
c'est dans cette région que vivait un bûcheron, nommé Mimoun.
Mimoun trouvait son métier très dur. En outre, abattre les arbres et les débiter ne lui rapportait pas beaucoup d'argent. Il trouvait aussi que les grands arbres de la forêt étaient effrayants. Il vivait dans une peur permanente, peur des ombres obscures qui pourraient se transformer en animaux sauvages prêts à bondir sur lui.
Un jour, fatigué, il s'assit le dos contre un arbre et se mit à réfléchir que sa vie serait bien meilleure s'il n'était pas bûcheron. À balancer sa hache toute la journée, il avait mal aux bras et aux jambes et tout son corps était douloureux. Et lorsqu'il s'asseyait pour se reposer, il sursautait au moindre bruit, croyant qu'un lion s'approchait.
Il pensa que le lion devait avoir une bonne vie, lui qui se reposait dans sa tanière toute la journée. Il était si fort que tous les animaux s'enfuyaient devant lui.
Alors, Mimoun s'agenouilla et pria Dieu de le changer en lion. Une grande bourrasque traversa la forêt et Mimoun obtint la réalisation de sa prière. Il devint un lion. Aussitôt, il sentit ses sens s'aiguiser. Il voyait les choses plus nettement, il entendait avec plus d'acuité, et surtout son odorat devint dix fois plus fin. Il possédait le corps puissant du lion mais avait gardé son cerveau d'homme. Il était vraiment le roi de la forêt.
Pendant tout l'hiver suivant, il fut heureux. Il habitait une caverne bien chaude, il chassait quand il en avait envie, mais, la plupart du temps, il paressait tout le long du jour. Lorsque l'été vint, cependant, vinrent aussi les hommes. Ils menaient les moutons aux pâturages. D'autres hommes, des chasseurs, les accompagnaient pour protéger les troupeaux des lions et autres animaux prédateurs.
Le lion, qui autrefois était Mimoun le bûcheron, se souvint, alors, combien les hommes pouvaient être dangereux. On pouvait aisément attraper un de leurs enfants, mais ils vous prenaient en chasse pour se venger et gagnaient toujours à la fin.
Aussi, lorsque le lion entendit des enfants crier près de sa caverne, il poussa un grand rugissement pour qu'ils s'enfuissent, mais n'essaya pas d'en attraper un.
Les enfants savaient maintenant où il habitait et ils vinrent le jour suivant pour l'embêter. Il se souvint encore une fois que les hommes chassaient les lions avec des fusils. Il aurait pu sortir de sa tanière et tuer facilement ces enfants. Mais il avait gardé la nature peureuse de Mimoun le bûcheron. Il imaginait sa fin prochaine, touché par une balle. Il serait alors sans défense et les hommes l'achèveraient à coups de bâton.
La seule façon de se sauvegarder, c'était de fuir les hommes. Il rampa hors de sa caverne par une autre sortie et se cacha vivement derrière des rochers. Évidemment, les enfants avaient commencé à allumer un feu devant l'entrée de sa caverne pour l'enfumer. Mais seules les coccinelles et les araignées furent victimes de la fumée. Il entendit les enfants dire : « Il s'est enfui cette fois, mais nous reviendrons et nous l'aurons. »
Le lion, dans sa cachette, trembla, parce qu'il savait qu'ils avaient raison.
Mimoun souhaita de toutes ses forces redevenir un homme mais pas un pauvre bûcheron. Il voulait être un riche roi avec une couronne en or sur la tête. Et Dieu, une fois encore, exauça son désir, de sorte que le lion se retrouva en train de marcher dans la forêt, sous la forme d'un homme dont la tête était ornée d'une splendide couronne d'or.
Mimoun s'avança devant un arbre très haut et lui dit :
- Arbre, je suis Roi maintenant et tu dois t'incliner devant moi.
L'arbre ne répondit pas. Mimoun cria et l'insulta mais, il eut beau faire et beau dire, l'arbre resta silencieux. Mimoun décida qu'il devait se rendre dans une ville où les hommes, au moins, reconnaîtraient qu'il était Roi et s'inclineraient devant lui.
Il marcha très longtemps et commença à sentir la faim et la soif. La lourde couronne pesait sur sa tête, lui écorchait la peau et le faisait transpirer. Il l'enleva et se couvrit la tête avec un pan de sa djellaba. Il découvrit un petit ruisseau et s'arrêta pour s'y désaltérer.
En fin de compte, être Roi ne semblait pas une si bonne idée. La couronne en or rendait la chaleur du soleil plus insupportable encore. Mimoun pensa que seul Dieu pouvait vraiment faire ce qu'il voulait. Peut-être que, s'il devenait le soleil, il pourrait alors mener une vie réellement très heureuse.
Une fois de plus, son souhait fut exaucé et il devint le soleil. Soudain, il s'éleva très haut dans les airs, comme s'il était un oiseau. Le monde s'étendait sous ses yeux, avec ses champs et ses forêts, ses rivières et ses mers. Il vit les déserts et les montagnes, qui tous se réjouissaient de sa chaleureuse lumière. Il savait qu'il aurait pu tous les brûler, comme il avait été brûlé par les rayons ardents lorsqu'il n'était qu'un simple Roi.
Mais il se rappela aussi que sa vie avait commencé dans la forêt et qu'il faisait toujours sombre sous les arbres. À présent qu'il était le puissant soleil, il pouvait leur envoyer un peu de lumière. Il considéra soigneusement la terre, essayant de discerner où se trouvaient les arbres qu'il cherchait.
Mais, à chaque fois qu'il découvrait la forêt, un nuage noir s'interposait et il ne voyait plus rien. Il se mit en colère et décida de brûler la terre entière. Les nuages, eux, devenaient de plus en plus épais et de plus en plus sombres. Toute la puissance de ses rayons se perdait dans le brouillard gris.
Impatiemment, il supplia Dieu de le transformer en nuage. Et il se sentit descendre et descendre jusqu'à ce qu'il se fondît dans cette même couverture de nuages noirs qui avait arrêté ses rayons et l'avait empêché de voir la terre. Il tonna et éclata en gros zigzags et s'amusa de voir les gens courir pour s'abriter de sa rage. Il rit de voir les maisons détruites et de grands feux s'allumer à ses éclairs. Voilà ce qu'était vraiment le pouvoir, pensa-t-il, et il était enchanté d'être un nuage flottant si aisément au-dessus de la terre.
Peu après, une petite brise se mit à souffler. Puis, la brise s'amplifia, devint vent violent qui se mit à rugir et à siffler, et se transforma en tempête. Le nuage sentit qu'il éclatait en morceaux, qui se divisèrent en plus petits morceaux encore et, finalement, l'énorme masse de nuages s'évanouir.
Mimoun pensa tristement qu'il existait toujours un pouvoir plus grand que le sien. Lentement, les nuages se reformèrent. Ils se plaignirent tous en choeur que la tempête les avait meurtris et bousculés. Mimoun songea qu'il valait mieux être vent.
Une fois de plus, Dieu fit selon son souhait. Immédiatement, il se sentit libre et heureux et se mit à pourchasser les nuages stupides qu'il rencontrait. Il les fendait en deux, les poussait vers la mer, les déchiquetait en tout petits morceaux que le soleil pouvait facilement dessécher. « Vous voyez, s'enorgueillissait-il, le soleil a besoin de mon aide. Je suis plus puissant que lui. Enfin, je suis heureux, parce que je suis le vent. Je suis libre d'aller où bon me plaît. Je peux traverser les mers, survoler les montagnes. Je peux renverser tout ce qui se trouve en travers de mon chemin. Je peux retourner les bateaux, renverser les maisons. Je peux ériger des collines à partir du sable du désert et les faire disparaître à la même minute. »
Il déracina quelques arbres sur son chemin et se souvint des grands arbres de son village natal, les beaux cèdres aux racines puissantes. « Je vais aller là-bas et leur montrer à tous comme je suis fort », se dit-il.
Et, plus vite qu'il ne put le dire, il s'envola, en soufflant, à travers les contrées, les mers et les îles pour atteindre son ancien village. Là, il choisit le plus grand et le plus gros arbre et, rassemblant ses forces, il souffla et souffla dessus de tout son pouvoir. Mais le cèdre était solide. Un homme, les bras écartés, ne pouvait faire le tour de son tronc et ses racines atteignaient des profondeurs infinies. Il se balançait d'un côté et de l'autre. Ses branches s'agitaient dans toutes les directions. Il craquait et gémissait, mais ne tombait pas.
« Eh bien, mon ami, dit le vent, nous allons vite voir qui est le maître ici. » Il se retira pour reprendre des forces et revint à l'attaque. Mais l'arbre se moquait de lui.
« Va plutôt disperser la neige des montagnes, petit vent ridicule », disait-il. Le vent s'épuisa en vain à essayer de déraciner le cèdre. Il s'éleva dans le ciel pour se reposer et reprendre des forces. Mais il était très impressionné par la façon dont le cèdre lui avait résisté. « Cet arbre doit être la chose la plus puissante du monde entier, se dit-il. Oh ! comme je voudrais être un cèdre ! »
Aussitôt, le vent se sentit aspiré dans un tourbillon si rapide qu'il en fut tout étourdi. Il s'enfonça dans le sol et se transforma en un immense cèdre. Ses racines plongeaient dans la terre si profondément qu'il put les enrouler autour du centre de la terre. « Personne ne peut me vaincre, maintenant », dit-il fièrement, et il livra quelques bonnes batailles contre le vent.
Il était vraiment heureux d'être un arbre. Il perdit bien une branche ou deux, mais le vent ne réussit jamais à le vaincre. La forêt était paisible et, grâce à sa taille élevée, il avait une bonne vision du monde autour de lui. Ni l'orage, ni les tempêtes de neige, ni même la chaleur torride du soleil ne l'ébranlaient. « J'ai même vaincu le temps, pensait-il, un arbre ne vit-il pas des centaines d'années ? » Chaque nuit, tandis que l'obscurité descendait sur la forêt, il s'endormait plus heureux qu'il ne l'avait jamais été.
Mais un matin, il se réveilla en sentant une terrible douleur au niveau de son tronc, presque au ras du sol. La douleur s'amplifia, devint de plus en plus aiguë.
Et qu'est-ce qui provoquait cet douleur, croyez-vous ?
C'était la hache d'un bûcheron. Elle mordait régulièrement le tronc puissant du cèdre. Bientôt, il se sentit tomber lourdement sur un gros rocher en dessous. Désespéré, il supplia Dieu de refaire de lui un bûcheron.
Mais l'arbre n'atteignit jamais le sol. Mimoun avait rêvé. Il se réveilla là où il s'était endormi, dans la forêt, près de son village.
Encore tremblant de peur à l'idée d'être coupé par la hache du bûcheron, Mimoun s'agenouilla immédiatement et demanda pardon à Dieu de son orgueil et de son insatisfaction perpétuelle, qui l'avaient poussé à formuler tous ces souhaits. Il promit à Dieu de s'accepter dorénavant tel qu'il était : un pauvre bûcheron, laborieux mais pas très courageux. « Après tout, pensa-t-il, l'homme tire de son travail le plus grand pouvoir de la terre. »
Après cette expérience, Mimoun fut un homme plus heureux. La même année, il épousa une fille de son village et ils eurent beaucoup d'enfants qui, un jour, devenus bûcherons à leur tour, le soulageraient dans sa tâche.
Mimoun trouvait son métier très dur. En outre, abattre les arbres et les débiter ne lui rapportait pas beaucoup d'argent. Il trouvait aussi que les grands arbres de la forêt étaient effrayants. Il vivait dans une peur permanente, peur des ombres obscures qui pourraient se transformer en animaux sauvages prêts à bondir sur lui.
Un jour, fatigué, il s'assit le dos contre un arbre et se mit à réfléchir que sa vie serait bien meilleure s'il n'était pas bûcheron. À balancer sa hache toute la journée, il avait mal aux bras et aux jambes et tout son corps était douloureux. Et lorsqu'il s'asseyait pour se reposer, il sursautait au moindre bruit, croyant qu'un lion s'approchait.
Il pensa que le lion devait avoir une bonne vie, lui qui se reposait dans sa tanière toute la journée. Il était si fort que tous les animaux s'enfuyaient devant lui.
Alors, Mimoun s'agenouilla et pria Dieu de le changer en lion. Une grande bourrasque traversa la forêt et Mimoun obtint la réalisation de sa prière. Il devint un lion. Aussitôt, il sentit ses sens s'aiguiser. Il voyait les choses plus nettement, il entendait avec plus d'acuité, et surtout son odorat devint dix fois plus fin. Il possédait le corps puissant du lion mais avait gardé son cerveau d'homme. Il était vraiment le roi de la forêt.
Pendant tout l'hiver suivant, il fut heureux. Il habitait une caverne bien chaude, il chassait quand il en avait envie, mais, la plupart du temps, il paressait tout le long du jour. Lorsque l'été vint, cependant, vinrent aussi les hommes. Ils menaient les moutons aux pâturages. D'autres hommes, des chasseurs, les accompagnaient pour protéger les troupeaux des lions et autres animaux prédateurs.
Le lion, qui autrefois était Mimoun le bûcheron, se souvint, alors, combien les hommes pouvaient être dangereux. On pouvait aisément attraper un de leurs enfants, mais ils vous prenaient en chasse pour se venger et gagnaient toujours à la fin.
Aussi, lorsque le lion entendit des enfants crier près de sa caverne, il poussa un grand rugissement pour qu'ils s'enfuissent, mais n'essaya pas d'en attraper un.
Les enfants savaient maintenant où il habitait et ils vinrent le jour suivant pour l'embêter. Il se souvint encore une fois que les hommes chassaient les lions avec des fusils. Il aurait pu sortir de sa tanière et tuer facilement ces enfants. Mais il avait gardé la nature peureuse de Mimoun le bûcheron. Il imaginait sa fin prochaine, touché par une balle. Il serait alors sans défense et les hommes l'achèveraient à coups de bâton.
La seule façon de se sauvegarder, c'était de fuir les hommes. Il rampa hors de sa caverne par une autre sortie et se cacha vivement derrière des rochers. Évidemment, les enfants avaient commencé à allumer un feu devant l'entrée de sa caverne pour l'enfumer. Mais seules les coccinelles et les araignées furent victimes de la fumée. Il entendit les enfants dire : « Il s'est enfui cette fois, mais nous reviendrons et nous l'aurons. »
Le lion, dans sa cachette, trembla, parce qu'il savait qu'ils avaient raison.
Mimoun souhaita de toutes ses forces redevenir un homme mais pas un pauvre bûcheron. Il voulait être un riche roi avec une couronne en or sur la tête. Et Dieu, une fois encore, exauça son désir, de sorte que le lion se retrouva en train de marcher dans la forêt, sous la forme d'un homme dont la tête était ornée d'une splendide couronne d'or.
Mimoun s'avança devant un arbre très haut et lui dit :
- Arbre, je suis Roi maintenant et tu dois t'incliner devant moi.
L'arbre ne répondit pas. Mimoun cria et l'insulta mais, il eut beau faire et beau dire, l'arbre resta silencieux. Mimoun décida qu'il devait se rendre dans une ville où les hommes, au moins, reconnaîtraient qu'il était Roi et s'inclineraient devant lui.
Il marcha très longtemps et commença à sentir la faim et la soif. La lourde couronne pesait sur sa tête, lui écorchait la peau et le faisait transpirer. Il l'enleva et se couvrit la tête avec un pan de sa djellaba. Il découvrit un petit ruisseau et s'arrêta pour s'y désaltérer.
En fin de compte, être Roi ne semblait pas une si bonne idée. La couronne en or rendait la chaleur du soleil plus insupportable encore. Mimoun pensa que seul Dieu pouvait vraiment faire ce qu'il voulait. Peut-être que, s'il devenait le soleil, il pourrait alors mener une vie réellement très heureuse.
Une fois de plus, son souhait fut exaucé et il devint le soleil. Soudain, il s'éleva très haut dans les airs, comme s'il était un oiseau. Le monde s'étendait sous ses yeux, avec ses champs et ses forêts, ses rivières et ses mers. Il vit les déserts et les montagnes, qui tous se réjouissaient de sa chaleureuse lumière. Il savait qu'il aurait pu tous les brûler, comme il avait été brûlé par les rayons ardents lorsqu'il n'était qu'un simple Roi.
Mais il se rappela aussi que sa vie avait commencé dans la forêt et qu'il faisait toujours sombre sous les arbres. À présent qu'il était le puissant soleil, il pouvait leur envoyer un peu de lumière. Il considéra soigneusement la terre, essayant de discerner où se trouvaient les arbres qu'il cherchait.
Mais, à chaque fois qu'il découvrait la forêt, un nuage noir s'interposait et il ne voyait plus rien. Il se mit en colère et décida de brûler la terre entière. Les nuages, eux, devenaient de plus en plus épais et de plus en plus sombres. Toute la puissance de ses rayons se perdait dans le brouillard gris.
Impatiemment, il supplia Dieu de le transformer en nuage. Et il se sentit descendre et descendre jusqu'à ce qu'il se fondît dans cette même couverture de nuages noirs qui avait arrêté ses rayons et l'avait empêché de voir la terre. Il tonna et éclata en gros zigzags et s'amusa de voir les gens courir pour s'abriter de sa rage. Il rit de voir les maisons détruites et de grands feux s'allumer à ses éclairs. Voilà ce qu'était vraiment le pouvoir, pensa-t-il, et il était enchanté d'être un nuage flottant si aisément au-dessus de la terre.
Peu après, une petite brise se mit à souffler. Puis, la brise s'amplifia, devint vent violent qui se mit à rugir et à siffler, et se transforma en tempête. Le nuage sentit qu'il éclatait en morceaux, qui se divisèrent en plus petits morceaux encore et, finalement, l'énorme masse de nuages s'évanouir.
Mimoun pensa tristement qu'il existait toujours un pouvoir plus grand que le sien. Lentement, les nuages se reformèrent. Ils se plaignirent tous en choeur que la tempête les avait meurtris et bousculés. Mimoun songea qu'il valait mieux être vent.
Une fois de plus, Dieu fit selon son souhait. Immédiatement, il se sentit libre et heureux et se mit à pourchasser les nuages stupides qu'il rencontrait. Il les fendait en deux, les poussait vers la mer, les déchiquetait en tout petits morceaux que le soleil pouvait facilement dessécher. « Vous voyez, s'enorgueillissait-il, le soleil a besoin de mon aide. Je suis plus puissant que lui. Enfin, je suis heureux, parce que je suis le vent. Je suis libre d'aller où bon me plaît. Je peux traverser les mers, survoler les montagnes. Je peux renverser tout ce qui se trouve en travers de mon chemin. Je peux retourner les bateaux, renverser les maisons. Je peux ériger des collines à partir du sable du désert et les faire disparaître à la même minute. »
Il déracina quelques arbres sur son chemin et se souvint des grands arbres de son village natal, les beaux cèdres aux racines puissantes. « Je vais aller là-bas et leur montrer à tous comme je suis fort », se dit-il.
Et, plus vite qu'il ne put le dire, il s'envola, en soufflant, à travers les contrées, les mers et les îles pour atteindre son ancien village. Là, il choisit le plus grand et le plus gros arbre et, rassemblant ses forces, il souffla et souffla dessus de tout son pouvoir. Mais le cèdre était solide. Un homme, les bras écartés, ne pouvait faire le tour de son tronc et ses racines atteignaient des profondeurs infinies. Il se balançait d'un côté et de l'autre. Ses branches s'agitaient dans toutes les directions. Il craquait et gémissait, mais ne tombait pas.
« Eh bien, mon ami, dit le vent, nous allons vite voir qui est le maître ici. » Il se retira pour reprendre des forces et revint à l'attaque. Mais l'arbre se moquait de lui.
« Va plutôt disperser la neige des montagnes, petit vent ridicule », disait-il. Le vent s'épuisa en vain à essayer de déraciner le cèdre. Il s'éleva dans le ciel pour se reposer et reprendre des forces. Mais il était très impressionné par la façon dont le cèdre lui avait résisté. « Cet arbre doit être la chose la plus puissante du monde entier, se dit-il. Oh ! comme je voudrais être un cèdre ! »
Aussitôt, le vent se sentit aspiré dans un tourbillon si rapide qu'il en fut tout étourdi. Il s'enfonça dans le sol et se transforma en un immense cèdre. Ses racines plongeaient dans la terre si profondément qu'il put les enrouler autour du centre de la terre. « Personne ne peut me vaincre, maintenant », dit-il fièrement, et il livra quelques bonnes batailles contre le vent.
Il était vraiment heureux d'être un arbre. Il perdit bien une branche ou deux, mais le vent ne réussit jamais à le vaincre. La forêt était paisible et, grâce à sa taille élevée, il avait une bonne vision du monde autour de lui. Ni l'orage, ni les tempêtes de neige, ni même la chaleur torride du soleil ne l'ébranlaient. « J'ai même vaincu le temps, pensait-il, un arbre ne vit-il pas des centaines d'années ? » Chaque nuit, tandis que l'obscurité descendait sur la forêt, il s'endormait plus heureux qu'il ne l'avait jamais été.
Mais un matin, il se réveilla en sentant une terrible douleur au niveau de son tronc, presque au ras du sol. La douleur s'amplifia, devint de plus en plus aiguë.
Et qu'est-ce qui provoquait cet douleur, croyez-vous ?
C'était la hache d'un bûcheron. Elle mordait régulièrement le tronc puissant du cèdre. Bientôt, il se sentit tomber lourdement sur un gros rocher en dessous. Désespéré, il supplia Dieu de refaire de lui un bûcheron.
Mais l'arbre n'atteignit jamais le sol. Mimoun avait rêvé. Il se réveilla là où il s'était endormi, dans la forêt, près de son village.
Encore tremblant de peur à l'idée d'être coupé par la hache du bûcheron, Mimoun s'agenouilla immédiatement et demanda pardon à Dieu de son orgueil et de son insatisfaction perpétuelle, qui l'avaient poussé à formuler tous ces souhaits. Il promit à Dieu de s'accepter dorénavant tel qu'il était : un pauvre bûcheron, laborieux mais pas très courageux. « Après tout, pensa-t-il, l'homme tire de son travail le plus grand pouvoir de la terre. »
Après cette expérience, Mimoun fut un homme plus heureux. La même année, il épousa une fille de son village et ils eurent beaucoup d'enfants qui, un jour, devenus bûcherons à leur tour, le soulageraient dans sa tâche.
pas aller à l'école. Il préférait jouer au grand air avec ses cerfs-volants ou,
encore mieux, se faire raconter des histoires.
Or, un soir, il demanda à sa mère:
Maman, veux-tu me lire l'histoire d'Ali-Baba ?
Je te l'ai déjà dit cent fois,
je te lirai des histoires à la condition que tu ailles à l'école.
Là, as-tu compris, lui répondit sa mère?
J'aime pas ça l'école, moi, maman, bon!
Le petit garçon baissa la tête et alla trouver sa grande soeur,
pourrais-tu me raconter une hisroire? lui demanda-t-il.
Tu vois bien que je suis occupée!
Vas donc à l'école , comme ça tu pourras lire tout seul!
Devant ce refus, le petit garçon alla se coucher en pleurant.